dimanche 24 octobre 2021

Avec ma maison sur le dos... Quatrième étape... 29 septembre 2021. Nocé et Béllême (61)

 Mercredi 29 septembre : Après avoir quitté le charmant et étonnant village de La Chapelle-Montligeon, nous poursuivons notre périple dans le Perche et nous nous rendons dans le village de Nocé, situé seulement à 14 km... Pas de doute, nous avançons vraiment à la vitesse d'un escargot 😀 
Nous trouvons à nous garer sur un grand parking et nous partons à la découverte du petit village qui culmine sur l'ancienne route royale de Paris au Mans. 
L'église Saint-Martin, d'origine romane (XIIème siècle) domine le bourg. Elle a été modifiée au XVIème siècle avec l'ajout de deux chapelles seigneuriales et l'édification de sa tour carrée. Son clocher a été recouvert, comme à l'origine, de bardeaux de châtaignier. 




Le territoire de la commune est surtout riche en manoirs, comme celui de Courboyer, qui abrite depuis l'an 2000 le siège de la maison du parc naturel régional du Perche. 
Nous nous y rendons et nous trouvons le manoir en travaux, mais l'impressionnant échafaudage mérite à lui seul le détour.   
Bâti à flanc de coteau, le manoir de Courboyer date de la fin du XVème siècle. C'est l'un des plus beaux du Perche. 





   
 En regagnant notre véhicule, nous admirons au passage quelques percherons. 





Nous nous rendons maintenant à Bellême, classée dans les petites cités de caractère de l'Orne. Les origines de la cité remontent à l'Antiquité, le peuplement primitif étant alors probablement situé autour du lieu-dit "Le Vieux Bellême", ainsi que dans la forêt.  Le nom de la cité viendrait de celui de la déesse gauloise Belisama, déesse du feu et des artisans. 
A partir du Xème siècle, les premiers seigneurs de Bellême firent construire leur château à l'emplacement de l'actuel cœur historique de la cité. 
En 1112, Bellême fut rattachée au tout jeune comté du Perche. 
En 1229, Blanche de Castille, régente du royaume, accompagnée du jeune Louis IX, futur Saint-Louis, assiégea Bellême pour stopper la rébellion menée par Pierre Mauclerc, comte de Bretagne.




Le château et ses fortifications, ruinés, ne seront jamais complétement reconstruits mais Bellême restera considérée comme la capitale du Perche jusqu'au XVIème siècle. 




  
Bellême se trouvait sur la route royale reliant Paris au Mans avant d'être détrônée à partir de 1752 par la route de Paris à Nantes via La Ferté-Bernard. 



Cette route était baptisée "la route des carrosses" 
 
"Mal suspendus, coches ou carrosses sont lents, allant au trot ou marchant au pas des chevaux. Circulant de jour, la voiture doit s'arrêter pour la "couchée" avant la tombée de la nuit. 
A mi-étape, les voyageurs font une pause déjeuner prolongée "la dînée". 
Au rythme d'une lieue à l'heure environ, l'avance quotidienne est de 40 à 50 km, sauf imprévu ou accident "... Bref au même rythme que nous, en gros ! 😃




En 1765, la voiture de messagerie d'Angers mettait 4 jours et demi pour rallier Paris au Mans ! 

Les diligences, mieux suspendues et plus légères furent plus rapides grâce à l'utilisation des relais de poste. Elles firent 2 à 3 fois plus de chemin en 24 heures que les carrosses.  

La route royale fut réaménagée en 1770 par la volonté du Roi Louis XV, qui modernisa de réseau routier français au départ de Paris. Certains tronçons sont restés quasiment dans leur état d'origine. Leurs fortes pentes, dos d'âne et tracés sinueux témoignent des efforts que devaient fournir les diligences pour gravir les fameuses collines du Perche.  

Mais poursuivons notre visite de la cité... vite avant la pluie !  et après avoir déjeuné tranquillement en plein centre-ville dans notre maison roulante !




 





Siège d'un baillage, Bellême vit  se développer sous l'ancien régime, une société composée de gentilshommes, d'hommes de robe et de riches négociants, qui firent bâtir de nombreux hôtels particuliers, reconnaissables généralement à leurs porches. 



   

La porte Saint-Sauveur est la seule survivante de l'ancienne ville close qui encerclait la cité sur près de 800 mètres. 


 
 



L'ancienne chapelle Saint-Sauveur, fondée au XIème siècle par les seigneurs de Bellême, fut profondément remaniée pendant la seconde moitié du XVIIème siècle. 







Nous admirons le retable à six colonnes et sur le fronton de sa corniche, un Christ ressuscité
 




Les halles furent construites en 1817 à l'emplacement de l'ancien château des Talvas détruit à partir de l'an XIII. Elles furent transformées en salle des fêtes vers 1901. 




Notre visite de la cité de Bellême se termine dans le quartier Boucicaut qui vit naître Aristide Boucicaut (1810-1877), fondateur du "Bon Marché" à Paris, et considéré comme le père du commerce actuel.  
Aristide Boucicaut n'est pas sans rappeler le personnage créé par Emile Zola, Octave Mouret dans son roman "Le Bonheur des Dames"  publié en 1883. 

La maison natale d'Aristide Boucicaut dans laquelle son père était chapelier,  est encore visible à l'angle de la place Boucicaut.


   

Sur l'actuelle place Boucicaut, se situait autrefois l'Hôtel-Dieu fondé par Robert Talvas, un des premiers seigneurs de Bellême. Cet établissement fut détruit en 1863 après la construction d'un nouvel hôpital. La Place Saint-Pierre fut aménagée à cet emplacement avant d'être rebaptisée du nom d'Aristide Boucicaut dont un buste fut inauguré le 15 septembre 1912. 


 

En 1874, Aristide Boucicaut fit bâtir une villa au fond de la place. Cette propriété léguée à l'Assistance Publique, devint selon le souhait de sa veuve, un hospice pour femmes âgées de 1904 à 1967. 






Nous regagnons notre maison roulante et nous nous rendons à moins de 2 km de Bellême dans le village de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême. 

C'est dans l'église de ce village, qui appartenait à un ancien Prieuré Bénédictin construit à partir du XIème siècle, que le futur roi Saint-Louis assistait à la messe pendant le siège de la ville de Bellême par sa mère Blanche de Castille. 





 
Ici s'arrête pour l'instant notre visite du Perche. Nous poursuivons notre route en direction de La Ferté-Bernard, dans la Sarthe.  

 

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