dimanche 13 novembre 2016

Si Fougères m'était conté. Dimanche 30 octobre 2016

Dimanche 30 octobre 2016: Après un royal petit déjeuner au château de Montbrault et la visite du parc, nous partons à la découverte de la ville fortifiée de Fougères et de son château...  Fougères était sur le trajet de nos vacances en Bretagne lorsque j'étais enfant, mais je n'en n'avais jamais effectué la visite... Alors c'est parti ! 

... Sur fond de musique médiévale... 




La ville de Fougères, avec son château médiéval fondé en 1020, est la ville phare des marches de Bretagne. Elle a su garder son cachet d'autrefois avec ses maisons à colombages et ses ruelles pavées,  blotties au pied de la gigantesque forteresse... 


La ville de Fougères et son château


Nous commençons par la visite du château dont l'emplacement, au fond d'une vallée peut surprendre. Le choix fut pourtant judicieux car il offrait d'excellentes défenses naturelles: un colossal rocher servit de base à l'enceinte. La rivière de Nançon alimentait les douves et les marécages et les étangs empêchaient les assaillants d'approcher... 



L'histoire du château remonte aux environs de l'an Mil, à l'époque où la Bretagne se constitue en Duché et fortifie sa frontière terrestre. Les "Marches de Bretagne" se couvrent alors de citadelles: Fougères, mais aussi Vitré et Châteaubriant.  


Le château de Fougères



Le château de Fougères



Le château de Fougères



Le château de Fougères


Mais avant de pénétrer dans l'enceinte du château, nous admirons quelques oeuvres en résine de polyester du sculpteur français Louis Derbré (1925-2011)... 


Fougères.  Sculpture de Louis Derbré. L'Avenir (1997)



Fougères.  Sculpture de Louis Derbré. L'Avenir (1997)



Fougères.  Sculpture de Louis Derbré. L'Espoir (1997)



Fougères.  Sculpture de Louis Derbré. Le Courage (1997)



Fougères.  Sculpture de Louis Derbré. Le Courage (1997)



Fougères.  Sculpture de Louis Derbré. La Tolérance (1997)



Entrons maintenant dans la forteresse... 

Le château de Fougères est l'un des plus imposants châteaux forts français. Ses origines remontent à la fin du Xème siècle. Un simple donjon en bois fut alors installé sur un îlot rocheux, entre les marais et les méandres de la rivière, défendu par de hautes palissades. 
Il permit à la ville de Fougères de se développer, tirant profit de sa position de carrefour entre la Bretagne, la Normandie et le Maine. 

Au XIème siècle, les seigneurs de Fougères étaient maîtres des lieux. 


Henri II Plantagenêt (1133-1189)



Au XIIème siècle, Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, duc de  Normandie et d'Aquitaine et comte d'Anjou et du Maine, lorgna vers la Bretagne et assiégea le château de Fougères.


 Le Seigneur de Fougères, Raoul II (1130-1194) prit alors la tête d'un mouvement de résistance. 









Le château de Fougères


Le château, valeureusement défendu, fut toutefois pris de haute lutte et démantelé. Le donjon fut rasé en 1166. 

Raoul II fit alors reconstruire une vaste forteresse aux hautes et solides murailles de pierre parsemées de tours... Son courageux combat contre les anglais vaudra à Raoul II d'être reconnu et respecté et sa grande piété le conduira à prendre part à la troisième Croisade, aux côtés de Philippe-Auguste et de Richard Cœur de Lion.  De retour à Fougères, il mourut sous l'habit monastique. 


Le château de Fougères


La forteresse de Fougères devint au XIIIème siècle  un élément important de la défense de la Bretagne. Ses barons étaient vassaux des ducs de Bretagne, lesquels étaient vassaux du roi de France. Les seigneurs de Fougères restaient par delà leur allégeance bretonne, fidèles au roi. 


Louis IX (Saint-Louis) (1214-1270)


Ainsi Raoul III se plaça sous l'autorité de Louis IX alors que Pierre de Dreux, dit Mauclerc, époux de l’héritière de Bretagne, était en révolte contre le roi. C'est par surprise que ce dernier s'empara de Fougères en 1231. L'armée du roi de France reprit alors la cité et Saint-Louis arriva à Fougères. 

Le château de Fougères














Raoul III, armé chevalier par Louis IX, devint son familier et son compagnon d'armes lors de la septième croisade, en Egypte. A son retour, il maria sa fille unique, Jeanne de Fougères, à Hugues de Lusignan, issu d'une vieille famille poitevine qui faisait remonter son origine à l'ensorcelante fée Mélusine, mi-femme, mi-serpent.  













Allez, un petit rappel en images de la légende de Mélusine:

Mélusine


"Mélusine est une fée des contes populaires du Moyen-âge...
 Sa mère, la fée Présine avait charmé et épousé Elinas, le roi d'Albany (Ecosse en celte), après lui avoir fait promettre, avant leur mariage, de ne jamais essayer de la voir pendant ses couches (ses règles en fait). 

Elinas, oubliant sa promesse, enfreignit l'interdit et Présine dut aller se réfugier avec ses trois filles dans l'île perdue d'Avalon. Ses filles devenues grandes, usant de leurs pouvoirs de fée, décidèrent d'enfermer leur père dans la montagne magique de Northumberland. Cela parut trop sévère à Présine qui leur jeta un sort . 

Présine jette un sort sur ses trois filles


Mélior fut enfermée au "Chastel de l'Esprevier en la Grant Arménie" où elle devrait prendre soin d'un épervier. Elle pourrait tout concéder aux preux chevaliers qui parviendraient au château, sauf son amour. 
Palestine, enfermée dans une montagne de l'Aragon, devrait garder le trésor de son père, jusqu'au jour où un chevalier de sa famille viendrait la libérer. 
Mélusine qui était la plus coupable, subit le châtiment le plus sévère. Présine lui dit: "Tous les samedis, tu seras serpente du nombril au bas du corps. mais si tu trouves un homme qui veuille bien te prendre pour épouse et promette de ne jamais te voir le samedi, tu suivras le cours normal  de ta vie. Toutefois si ton mari vient à percer ton secret, tu seras condamnée à retourner au tourment jusqu'au jugement dernier"

Légende de Mélusine

Mélusine rencontra Raymondin, fils du roi des bretons, près de la fontaine de Cé, à côté de Lusignan. Ce dernier revenait d'une chasse au sanglier au cours de laquelle il avait accidentellement tué son oncle Aimery, comte de Poitiers. Mélusine lui apparut dans toute sa beauté, il en tomba immédiatement amoureux et la demanda en mariage.

Grâce à ses pouvoirs, Mélusine parvint à faire innocenter Raymondin. Elle accepta de l'épouser et lui fit promettre de ne pas douter de son origine et de ne jamais chercher à la voir le samedi. En échange, elle offrit à Raymondin la fortune et une nombreuse et longue descendance. 


Légende de Mélusine


Mélusine éleva ses dix enfants avec sagesse et leur transmit une âme grande et généreuse. Mais ils portaient presque tous sur le corps un signe visible de l'infamie maternelle... 
Cependant, un samedi, le comte de Forez, frère de Raymondin, leur rendit visite et s'étonnant de l'absence de Mélusine, l'accusa de déshonorer son mari. Aveuglé par la colère et la jalousie, Raymondin perça de la pointe de son épée la porte de la salle où sa femme est enfermée et la surprit en train de se baigner dans une cuve de marbre avec le bas du corps en forme de queue de serpent. Il garda le secret de sa découverte et pris de remords chassa son frère et disculpa Mélusine qui put ainsi rester auprès de son époux.  

Légende de Mélusine


Mais peu après, Geoffroy à la grande dent, un de leurs fils, mit le feu à l'abbaye de Maillezais et son frère Fromont périt dans l'incendie. Raymondin s'emporta contre Mélusine et lui reprocha publiquement d'être une serpente, responsable des tares et des  méfaits de sa progéniture.    

Mélusine, dont la nature fut dévoilée,  dut alors quitter le château. Elle s'envola par la fenêtre, se mua en serpente, et survola la tour poitevine en poussant des cris déchirants.  


Légende de Mélusine



Elle revint par la suite, la nuit,  pour s'occuper de ses enfants, à l'insu de tout le monde ou pour annoncer trois jours avant,  la mort d'un des siens. 

Désespéré, Raymondin se fit ermite à Montserrat. Quant à Geoffroy, il rebâtit l'abbaye de Maillezais après s'être confessé au pape"

Légende de Mélusine




Le château de Fougères. La tour Mélusine. Sculpture de Mélusine




Après la mort de son père en 1256, Jeanne fut une châtelaine très aimée du peuple car elle embellit la ville et la fortifia. Le château se transforma avec la construction des grandes tours Gobelins et Mélusine. 


Le château de Fougères. La tour Gobelins


La tour Mélusine est une remarquable construction de la fin du XIIIème siècle. Elle associe le granit assurant la stabilité à des parties de schiste plus économiques. Elle fut édifiée par la famille de Lusignan. 


Le château de Fougères. La tour Mélusine




Cette position de force et de sécurité permit un rapide développement du commerce et de l'artisanat. Fougères connut alors une période de paix et de prospérité. 
Mais le mariage d'amour entre les Lusignan et les fougerais ne dura pas. Dès 1307, la baronnie de Fougères fut confisquée par Philippe le Bel et elle appartint désormais aux lointains rois de France, Charles IV le Bel, Philippe VI de Valois, Jean II le Bon puis aux princes d'Alençon qui la reçurent en apanage. 


Jean de Montfort (1294-1345)






Ces derniers, sollicités par la meurtrière guerre de cent ans, n'occupèrent guère le château malgré l'aménagement du logis intérieur et le nouveau duc de Bretagne, Jean de Montfort, soutenu par les anglais y installa sa propre garnison.  










Le château de Fougères


Du Guesclin, fidèle connétable de Charles V, vint délivrer les villes de Haute Bretagne, pour le compte du roi de France et rendit Fougères à son seigneur Pierre d'Alençon en 1373. 

Mais les Alençon étaient loin et la ville de Fougères, plus ou moins livrée à elle-même, se tourna vers le duc de Bretagne.  C'est d'ailleurs au duc de Bretagne que Jean II d'Alençon vendit le château de Fougères pour payer sa rançon aux anglais, en 1428. 

En 1449, un aventurier aragonnais du nom de Surienne, à la tête d'une troupe anglaise, attaqua les remparts du château au milieu de la nuit. De nombreux habitants furent massacrés et la ville fut pillée . Devant l'émotion générale, Charles VII reprit enfin les armes pour repousser les anglais hors de France. 


Prise de Fougères en 1449 par François de Surienne  

Fougères, où Surienne s'était retranché, fut à nouveau assiégée par le duc de Bretagne François II. Une épidémie de peste fut déclarée et Surienne dut se rendre. 
Le Duché de Bretagne put alors à nouveau compter sur le bastion de Fougères. Le château fut doté de deux tours trapues aux assises puissantes, la Françoise et la Tourasse. 


Le château de Fougères



Mais dés 1488, un nouveau contentieux surgit entre la France et la Bretagne et Fougères se trouva une fois encore au centre de l'événement.


La Trémoille (1460-1525)
 La Trémoille, lieutenant général des armées royales, encercla Fougères. Sa puissance de feu eut raison des portes de la ville et l’assèchement des étangs mit la courtine du château à portée des troupes. Fougères tomba en une semaine. Trois jours plus tard, La Trémoille défit l'armée bretonne près de Saint-Aubin du Cormier. Ces journées portèrent en elles, à terme, la fin de l'indépendance bretonne. 
Le roi de France installa rapidement une garnison à Fougères et la ville devint française plusieurs années avant l'ensemble de la Bretagne. 
Ce fut la fin du rôle actif du château de Fougères dans l'histoire militaire. 

A l'ombre du château, devenu inutile la ville retrouva la paix et se fit oublier. 


Le château de Fougères

Diane de Poitiers (1499-1566)





La grandeur passée de Fougères et ses fières murailles en faisaient toutefois un apanage de choix. La ville fut d'abord octroyée à un valeureux capitaine s'étant illustré à Pavie, puis de 1547 à 1566, à Diane de Poitiers. 










Duc de Mercoeur (1558-1602)




Le protestantisme ne toucha pas Fougères, fief catholique et la ville fut épargnée par les guerres de religion jusqu'à ce que le duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne et partisan de la Ligue, n'investisse la place de Fougères et s'y enferme. Le duc de Mercoeur ne rendit la ville qu'après l'abjuration d'Henri IV.  











Le château de Fougères



Marquis de la Rouërie (1751-1793)

Il s'écoula alors près de deux siècles avant que Fougères ne reprenne rendez-vous avec l'histoire. Vers 1775, le marquis de la Rouërie, un fougerais , franchit les mers pour mettre son épée au service des insurgés américains en lutte pour l'indépendance et la liberté. A son retour des Etats-unis, il entreprit de défendre à Versailles, les prérogatives du parlement de Bretagne et se fit embastiller pour deux mois. Son retour à Fougères fut triomphal.  





Le château de Fougères


Après la révolution, apparut la Chouannerie (1792-1800),  qui s'alluma simultanément en forêt de Fougères et en Mayenne, non loin de Laval. Le mouvement était paysan, plus catholique que royaliste, mais bien des chefs étaient nobles, tel Aimé du Bois-Guy, un Fougerais de 17 ans, aussi impétueux que brave. Les Chouans rejoignirent l'armée vendéenne en route vers Granville et 30 000 hommes assiégèrent Fougères. Château et cité succombèrent sous le nombre. Le maire fut fusillé. Les bleus revinrent en force 15 jours plus tard, puis l'armée catholique et royale investirent à nouveau Fougères. Très nombreuses furent les victimes de cette guerre. 
Dans tout le pays fougerais, embuscades, tueries, pillages, dénonciations, vengeances, engendrèrent des haines tenaces qui subsistèrent bien après la fin de cette guerre civile ... 


Le château de Fougères




Le château de Fougères.


Treize tours sont aujourd'hui toujours debout, comme des sentinelles, réunies par une courtine conservée en son intégrité. 

Le château de compose de trois enceintes qui avaient chacune un rôle très précis:

- L'avancée servait à piéger les assaillants qui subissaient le tir croisé des défenseurs.
- La basse-cour était le lieu de vie en temps de paix et le seigneur y faisait construire son logis. Cette enceinte  permettait aussi à la population de s'abriter en cas de conflit.


Le château de Fougères. La basse-cour


Le château de Fougères. La basse-cour



- Le réduit était l'espace le mieux protégé. Cette haute cour du château est dominée par un donjon, ultime lieu de refuge en cas d'attaque. 


Plan du  château de Fougères



Le château de Fougères



Le château de Fougères. Tour du Hallay (XIIIème siècle)



Le château de Fougères. Tour du Hallay


Au cours des siècles, la défense évolua et les meurtrières témoignent des progrès des moyens d'armement. On peut facilement imaginer les archers et les arbalétriers tirant par les créneaux, les mâchicoulis et les meurtrières... 

La Tour de la Haye fut construite au XIIème siècle sur un plan carré à l'identique des constructions en bois. Les défenseurs avaient une visibilité très réduite. 
Cette tour porte le nom d'une illustre famille bretonne qui a donné des gouverneurs au château de Fougères. 


Le château de Fougères. Tour de la Haye


La tour de Guemadeuc est une tour ronde du XIIIème siècle. en décalant à chaque étage l'orientation des archers, elle limitait au maximum les angles morts pour les défenseurs. 
Le château de Fougères. Tour de Guemadeuc



La tour porte le nom de Thomas de Guemadeuc, sinistre gouverneur qui au XVIIème siècle, fut condamné et décapité pour crimes et révoltes. 

Le château de Fougères. Tour de Guemadeuc



Mais non ce n'est pas Thomas de Guemadeuc sur cette photo !


Le château de Fougères. Tour de Guémadeuc



La tour Coetlogon fut reconstruite à l'identique de la première tour carrée. Elle donnait accès à la deuxième enceinte. Ruinée au XVIIIème siècle, on peut voir la galerie de circulation dans l'épaisseur du mur, typique de la défensive passive de l'époque romane. 


Le château de Fougères. Tour Coetlogon



La tour de Coigny fut édifiée sur un plan carré au XIIème siècle. Elle fut arrondie au XIIIème siècle et munie de mâchicoulis au XIVème siècle. Transformée en chapelle au XVIIème siècle, c'est la plus remaniée des tours du château. Le comte de Coigny n'entretenant pas les vannes des douves, fut responsable de l'inondation de la basse ville en 1768. 


Le château de Fougères. Tour de  Coigny



Le château de Fougères.



Après la visite du château, nous faisons une pause déjeuner dans une crêperie tout près de l'entrée du château, dans la rue de la Pinterie, l'une des plus anciennes rues de Fougères, qui relie le château à la Haute ville. Cette rue porta longtemps le nom de "rue du Bourgvieil". Au XVème siècle, des artisans qui produisaient de la vaisselle en étain s'y installèrent. Le nom actuel de la rue rappelle qu'on y fabriquait des "pintes", pichets qui servaient à mesurer les liquides. 

 Fougères. gravure d'Albert Robida représentant la rue de la Pinterie au XIXème siècle




Fougères



 Fougères. Statuette. Rue de la Pinterie

Puis nous commençons la visite de la ville... 

Depuis la rue de la Pinterie, nous pénétrons  dans le jardin du Val Nançon aménagé le long de la rivière Nançon, au pied des remparts de la ville... 

Fougères. Vue sur la ville haute depuis le jardin du Val Nançon



En mai 1995, la ville de Fougères adressa, avec "L'Oeuvre à la Vie" un message fort aux enfants, aux jeunes et à tous les fougerais:
"Devenir ensemble les bâtisseurs d'une culture de paix et de non-violence par la symbolique d'une oeuvre d'art contemporain" .
Les huit panneaux de verre évoquent huit cultures du monde choisies en raison de leur force symbolique (Tibet, Palestine) ou des liens qui les unissent à Fougères. 
La passerelle permet à chacun d'entrer dans la sphère et d'être un moment au centre des cultures du monde. 


Fougères. Jardin du Val Nançon.  "L'Oeuvre à la Vie"



Fougères. Jardin du Val Nançon. 



Fougères. Jardin du Val Nançon. 


... Curieuse maison suspendue ! 


Fougères. Vue depuis le jardin du Val Nançon. 



Fougères. Jardin du Val Nançon. 


Nous arrivons dans la ville haute et son circuit littéraire... 

Au XIXème siècle, le château de Fougères, désormais déserté dresse encore son solide profil. Fougères est prête pour la poésie. Elle voit venir écrivains et artistes, qu'elle va séduire par ses vallons romantiques et par son étonnante histoire. Elle entre dans les lettres. Elle avait déjà reçu longuement Chateaubriand qui écrivait :
" Je rencontrai, à Fougères, Le Marquis de La Rouërie, rival de La Fayette et de Lauzun, devancier de La Rochejaquelein, le Marquis de La Rouërie avait plus d'esprit qu'eux: il s'était plus souvent battu que le premier, il avait enlevé des actrices à l'Opéra, comme le second, il serait devenu le compagnon d'armes du troisième..."  Chateaubriand.  Mémoires d'outre- tombe (1809-1841) 

...  Fougères reçut par la suite Balzac, Hugo, Musset, Devéria, Maxime du Camp puis Nerval et Mérimée... 


Fougères. Ville haute. Circuit littéraire. Statue de Chateaubriand



Fougères. Ville haute 


Nous passons devant le Théâtre Victor Hugo, situé sur l'ancienne place du Brûlis qui évoque les terribles incendies de la ville haute au XVIIème siècle. Cette place fut longtemps occupée par les marchands de sel et les faux-saulniers (les trafiquants de sel). Dès 1851 le maire de Fougères proposa d"aménager l'ancienne "cohue à chair" (halle aux viandes) pour en faire une salle de spectacle. Le projet, retenu en 1879, est l'oeuvre de l'architecte fougerais Jean-Marie Laloy. 
Le théâtre ferma suite aux bombardements de 1944 pour ne rouvrir qu'entre 1946 et 1970, date à laquelle il ne répondait plus aux règles de sécurité. Restauré à l'identique, le théâtre ouvrit de nouveau ses portes en 2001.   

Fougères. Ville haute . Théâtre Victor Hugo


Le beffroi de Fougères est inspiré des modèles flamands que les commerçants fougerais avaient observés lors de leurs déplacements pour vendre du drap. Le beffroi fut édifié pour affirmer le pouvoir politique des habitants qui firent graver sur la cloche: "En 1397, les Bourges de Fougères me firent et m'appellent Roland Chapelle". 


Fougères. Ville haute. Le beffroi


En surplombant le rempart, le beffroi assurait un rôle militaire et confirmait le prestige d'une société en quête d'indépendance. 


Fougères. Ville haute. Le beffroi



Fougères. Ville haute. Quartier médiéval



Au n°51, rue Nationale, on peut admirer la seule maison à porche conservée après les incendies du XVIIIème siècle. Elle rappelle que le commerce s'est longtemps pratiqué sur la rue, à l'abri du premier étage où logeait la famille du commerçant. 
Au début du XXème siècle, plusieurs maisons épargnées par les incendies furent détruites pour élargir la rue. 

L'actuel musée abrite une centaine d'oeuvres offertes par la famille d'un peintre impressionniste né à Fougères, Emmanuel de la Villéon. 


Fougères. Ville haute. Maison médiévale à porche.
 Musée Emmanuel de la Villéon

Ce dessin de Danjou de La Garenne montre l'importance des destructions au début du XXème siècle autour du musée. 


Fougères. Ville haute. dessin des maisons du quartier
du musée Emmanuel de La Villéon

Voici quelques unes des oeuvres d'Emmanuel de La Villéon (1858-1944), peintre et illustrateur post-impressionniste français, paysagiste d'après nature, dont la peinture a été très influencée par Monet, Cézanne ou Van-Gogh:  


Fougères. Ville haute.  Musée Emmanuel de la Villéon
Auto-portrait



Fougères. Ville haute.  Musée Emmanuel de la Villéon
Théâtre de marionnettes fabriqué par Emmanuel de La Villéon pour ses petits enfants



Fougères. Ville haute.  Musée Emmanuel de la Villéon
Première oeuvre réalisée sur une porte de grenier



Fougères. Ville haute.  Musée Emmanuel de la Villéon
Premier modèle. 1885



Fougères. Ville haute.  Musée Emmanuel de la Villéon
Les tricoteuses bretonnes. 1888



Fougères. Ville haute.  Musée Emmanuel de la Villéon
Passerelle de la Cannerie. 1901



Fougères. Ville haute.  Musée Emmanuel de la Villéon
Les enfants dans le jardin Salvar. 1903 



Fougères. Ville haute.  Musée Emmanuel de la Villéon
Etude de coquelicots (Nièvre). 1920



Fougères. Ville haute.  Musée Emmanuel de la Villéon
Projet pour tapisserie. 1920 


Notre visite se poursuit dans la ville haute...


Fougères. Ville haute.  Maison, rue Lesueur



L'hôtel de ville date du XVème siècle. 


Fougères.  Ville haute. Hôtel de ville



L'église Saint-Léonard, fondée au XIIème siècle, fut reconstruite entre les XVème et XVIème siècles puis agrandie au XIXème siècle. 

Fougères. Ville haute. Eglise Saint-Leonard



Fougères. Ville haute. Eglise Saint-Leonard


A l’extrémité du promontoire Saint-Léonard, se trouve le Jardin public de Fougères qui possède deux belvédères aménagés en promenades offrant une vue panoramique sur le site castral à l'origine de la ville et le rocher sur lequel se dresse le château, ceinturé de quatre collines entre lesquelles serpente le Nançon, affluent du Couesnon.  


Fougères.  Eglise Saint-Léonard et Jardin public de la haute ville



Fougères.  Jardin public de la haute ville


Le circuit littéraire se poursuit dans le Jardin public... 


Fougères.  Jardin public de la haute ville



Fougères.  Vue depuis le Jardin public de la haute ville




Fougères.  Jardin public de la haute ville




Fougères.  Jardin public de la haute ville



Fougères.  Vue depuis le Jardin public de la haute ville



Fougères.  Jardin public de la haute ville



Fougères.  Jardin public de la haute ville


Fougères.  Jardin public de la haute ville



Fougères.  Jardin public de la haute ville


Fougères.  Jardin public de la haute ville



Fougères.  Jardin public de la haute ville



Fougères.  Jardin public de la haute ville


Fougères.  Jardin public de la haute ville



De terrasses en terrasses, nous redescendons petit à petit vers la ville basse. 


Fougères.  Jardin public de la haute ville



Fougères.  Quartier des moulins et des lavandières


Nous arrivons dans la ville basse, dans le quartier des tanneurs et des moulins à eau... 


Fougères.   Quartier des tanneurs



Fougères.   Quartier des tanneurs


La Place du Marchix était le premier emplacement du marché au cœur de la ville médiévale. On y pratiquait le commerce des bêtes à cornes, dites "bêtes aumailles", d'où le nom  d'Aumaillerie. 


Fougères.   Quartier des tanneurs. Place du Marchix




Fougères.   Quartier des tanneurs. Place du Marchix



Fougères.   Quartier des tanneurs. Rue de Lusignan



Fougères.   Quartier des tanneurs



Fougères.   Quartier des tanneurs. Une toute petite porte



Fougères.   Quartier des tanneurs. Rue de Lusignan



Fougères.   Quartier des tanneurs.  Rue de Nançon


L'église Saint-Sulpice se situe au pied du château, à l'extérieur des remparts de la ville, entre les douves et l'ancien cours du Nançon, dans le quartier médiéval des tanneurs.  Elle fut la première paroisse de Fougères au XIème siècle. L'édifice érigé modestement en bois à l'origine fut reconstruit en pierre à la fin du moyen-âge. Les guerres et les épidémies en stoppèrent les travaux. La construction s'étala jusqu'en 1760. 


Fougères.   Ville basse. Eglise Saint-Sulpice



Fougères.   Ville basse. Eglise Saint-Sulpice



Dès le XIème siècle, la rivière Nançon a favorisé l'installation de moulins: moulins à farine, à tan, à foulons, puis plus tard à papier. A quelques mètres de l'entrée du château de Fougères, on peut observer un ensemble appelé "Les quatre Moulins" ou "Moulin de la Tranchée".  Il s'agirait du moulin banal des seigneurs de Fougères. 


Fougères.   Ville basse.  Les quatre Moulins



Nous poursuivons notre visite du quartier des tanneurs dont les maisons médiévales se reflètent avec beaucoup de charme dans la rivière Nançon... 


Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs



Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs


Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs



Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs



Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs



Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs



Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs



Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs


Quelques dernières statuettes à proximité de l'entrée du château et notre belle visite de Fougères se termine... 


Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs





Fougères.   Ville basse. Quartier des tanneurs


A bientôt pour la poursuite de notre visite des marches de Bretagne...