mercredi 2 mars 2022

Avec ma maison sur le dos... Dix-huitième étape... 16 octobre 2021. Blaye. Lussac (33)

Samedi 16 octobre : Nous bénéficions au petit matin d'une belle vue sur les vignes noyées dans la brume, sur l'aire du Château Marquis de Vauban. 




Nous avions prévu d'acheter du vin mais le personnel du château semble absorbé par la préparation du déjeuner de ce samedi de fête des vendanges... 






Nous prenons la direction du centre-ville de Blaye où nous trouvons un parking pour camping cars juste devant la citadelle, pour seulement 3 euros.  

A 45 km de Bordeaux, Blaye et sa région s'étendent sur la rive droite de l'estuaire de la Gironde, au cœur du vignoble de Blaye Côtes de Bordeaux. 

Blaye est principalement connu pour son vin et sa citadelle mais nous commençons, après avoir fait un tour sur le marché, le long du quai, par effectuer un petit tour dans la ville dont les rues conservent les traces d'un glorieux passé . De nombreux bâtiments auraient toutefois besoin aujourd'hui d'être rénovés 😢



Le presbytère


 


L'église Saint-Romain fut construite entre 1667 et 1684 et achevée à la fin du XIXème siècle. Elle remplaça la Basilique Saint-Romain édifiée au IVème siècle afin d'abriter le tombeau de Saint-Romain de Blaye. C'est une étape sur le chemin de Compostelle. 

Saint-Romain, né probablement à Carthage en 335, fut ordonné prêtre en 372 avant d'arriver à Blaye où il se mit à prêcher, convertir et à baptiser. Il brisa la statue de Jupiter dans le temple dédié à ce Dieu païen et fit élever à sa place une première église qui devint lieu de pèlerinage. 





Roland, neveu de Charlemagne, mort à Roncevaux (souvenez vous de vos cours d'histoire !) est enterré dans la crypte de cette église. 





Une exposition d'art permanent de peintures et de photographies égaie heureusement les murs de la ville. 

"Vénus d'Ivry". Mauro Corda

"Guerre et paix". Photographie. Patrick Chelli

"Rêves- Evolution- Rélovution". Fenx

"Panthera Tigris Altaïca". Thierry Bisch

"Le Grand méchant Loup". Ivan Messac

"Et tout recommencera". Gérard Rancinan. Photographie officielle de la Cop 21 de 2015





Nous nous rendons à la Citadelle dont l'origine remonte à l'antiquité. Le promontoire rocheux de Blaye dominant l'Estuaire de la Gironde fut occupé par un camp romain qui se transforma en village médiéval au Moyen-Age. 
Le castrum laissa alors place à un château fort dont on peut encore voir les vestiges. 
Par la suite, les fortifications devinrent grâce à Vauban, un système de défense moderne, une citadelle. 

La citadelle fut vendue par l'armée à la ville de Blaye après la seconde guerre mondiale. Le site fut alors protégé et restauré. 









La citadelle fut construite de 1686 à 1689 à la demande de Louis XIV afin de protéger Bordeaux. Elle couvre une superficie d'environ 25 hectares.  





La citadelle abritait alors une véritable garnison qui s'organisait autour d'une place d'armes réservée au rassemblement des troupes. Elle comprend donc des bâtiments nécessaires à son fonctionnement. La population civile qui vivait sur le promontoire rocheux, protégée par une enceinte et à proximité du château seigneurial, fut progressivement exclue de la citadelle. La garnison comptait près de 600 hommes en temps de paix mais pouvait en accueillir le double si nécessaire. Près de la moitié de la superficie de la citadelle fut donc consacrée à la construction de casernements destinés à les loger.  





D'anciennes rues furent supprimées afin d'édifier 4 îlots à angle droit, composés d'une succession de logements normalisés en rez-de-chaussée. Les chambres ouvrent sur la rue par une porte et une fenêtre et donnent à l'arrière sur une petite cour particulière. 







Il faut attendre 1739 pour que la citadelle compte un hôpital de siège dans ses murs. Il fut aménagé dans le bastion Saint-Romain qui doit son nom à l'ancienne porte médiévale. Il s'agit d'un ensemble semi-enterré divisé en salles de soins et en casemates. 
Sur le plan militaire, il ne servira qu'à deux occasions, lors du retour des blessés de la campagne d'Espagne de 1812 et lors du siège par les anglais en 1814.    





Le bâtiment de la prison civile et militaire fut édifié en 1677 avant que Vauban ne transforme la forteresse. Au fil du temps, de nombreux prisonniers politiques y sont incarcérés, notamment des  prêtres réfractaires pendant la Révolution. 
Puis jugée trop petite, une maison d'arrêt plus importante est construite à l'extérieur de Blaye. 
En 1831, le bâtiment est transformé en manutention, c'est à dire en boulangerie. Lors de la Première guerre mondiale,  les prisonniers allemands y firent le pain pour toute la garnison. 






La construction du château fort dit "des Rudel" eut lieu entre les XIIème et XIVème siècles. Il tenait son nom des premiers châtelains du site et notamment de Jaufré Rudel dit "Prince de Blaye". 
Aujourd'hui à l'état de vestiges, le château fut préservé et maintenu en état lors des transformations effectuées par Vauban. Il servit de résidence aux gouverneurs de la citadelle. 
  




A l'issue de la transformation de la forteresse en citadelle, il fut constaté que la portée des canons était insuffisante pour verrouiller l'estuaire (3 km de large). Vauban décida alors la construction de deux autres forts, le fort Pâté et le fort Médoc. Le fort Pâté se dresse sur une île au milieu de la Gironde. Le fort Médoc, sur la rive opposée, complète le triptyque mis en place par Vauban. Un système de défense unique en son genre. 






Le couvent des Minimes fut construit entre 1607 et 1611. Lors de la transformation en citadelle, il fut conservé. Les Pères Minimes y officièrent jusqu'à la Révolution. 
A la Révolution, le couvent, composé d'une église, de bâtiments conventuels et d'un cloître , fut déconsacré et réquisitionné. 





Après cette intéressante visite, nous quittons la citadelle et nous prenons la route en direction de la ville de Libourne située à 
46 km de Blaye. 
Nous nous arrêtons en chemin pour racheter une bouteille de gaz et faire le plein de carburant. J'en profite pour faire quelques courses alimentaires. 

Arrivés à Libourne, nous nous rendons sur une aire de camping car, hélas située près d'une zone artisanale. Les camping-cars sont de plus les uns sur les autres 😢   

Nous poursuivons donc notre route jusqu'au village de Lussac, à 15 km de Libourne. Nous y trouvons une aire bien sympathique au milieu des vignes et des grands crus (Pomerol, Petrus, Saint-Emilion, Fronssac... ). Une aire payante mais qui nous permet d'avoir l'électricité. 

Aussitôt installés, nous prenons nos vélos pour une petite balade avant la tombée de la nuit.  







A très bientôt pour la suite de notre passionnant périple 😀


Avec ma maison sur le dos... Dix-septième étape... Du 14 au 15 octobre 2021. Mortagne- sur-Gironde. Port-Maubert- Saint-Sorlin-de-Conac. Port-Vitrezay (17). Port des Callonges (33)

 Jeudi 14 octobre: Après une nuit très agréable au camping Bel-Air, à Mortagne-sur-Gironde, nous changeons d'emplacement afin d'avoir une vue sur le port et sur l'estuaire de la Gironde. 
Nous profitons de cette matinée et de notre emplacement idéal pour nous reposer, faire un peu de ménage et quelques lessives. Une machine et un sèche-linge sont à notre disposition et le beau temps nous permet de faire sécher du linge à l'air libre.

Nous partons à la découverte de la ville haute, accessible à deux pas du camping. Depuis le belvédère, au sommet des falaises mortes, nous bénéficions d'un superbe panorama sur le port entouré de marais. Autrefois la mer montait jusqu'ici ! 





La ville haute (le bourg) est bâtie  sur une ancienne cité fortifiée. Nous en faisons rapidement le tour et nous descendons très vite vers la ville basse qui abrite un port de pêche et de plaisance.
Mortagne-sur-Gironde fut autrefois le troisième port de la Gironde après Bordeaux et Blaye. 





Le port est bordé d'anciennes minoteries. Une partie des maisons a été reconvertie en bars, restaurants et commerces, mais la plupart sont fermés en cette saison ! 











Nous empruntons le sentier piétonnier, au cœur des marais qui sont un lieu de prédilection pour de nombreux oiseaux migrateurs qui se rendent en Afrique. Le sentier nous mène jusqu'à un belvédère qui nous offre une belle vue sur l'estuaire.  







De retour sur le port, je me rends au musée de la carte postale qui se trouve dans l'ancienne salle d'attente et de billetterie du débarcadère des bateaux à vapeur.  L'histoire de Mortagne-sur-Gironde y est contée à travers les anciennes cartes postales















Nous reprenons le chemin du camping où nous profitons d'un beau coucher de soleil. 






Comme nous avons l'électricité,  je tente une opération repassage sur la table de camping, à l'extérieur de notre maison roulante ! Bon, ce n'est vraiment pas pratique... Le mieux est d'emporter des vêtements non fragiles, qui ne craignent pas le sèche-linge et qui ne se repassent pas !!!  




Vendredi 15 octobre : Après une seconde nuit toujours aussi tranquille au camping le Bel-Air, le plein d'eau, la vidange... et le plein d'herbes aromatiques mis gentiment à notre disposition par la gérante du camping, nous reprenons notre route en direction de l'ermitage monolithe Saint-Martial, une ancienne habitation de moines située à la sortie de Mortagne-sur-Gironde. 
Il est actuellement fermé mais nous nous arrêtons le temps d'une photo. 






Nous poursuivons notre route jusqu'à Port-Maubert , à seulement une dizaine de kilomètres de Mortagne-sur-Gironde. 
Port-Maubert est un port typique de l'estuaire de la Gironde avec son chenal qui le relie à la Gironde. Un paradis paisible pour les oiseaux aussi bien que pour les pêcheurs et les marcheurs. 

Nous nous y installons, au soleil pour un déjeuner en toute simplicité... Le bonheur parfait 😀





Le long du chenal, nous pouvons admirer les œuvres originales de deux artistes. 

"Il était une fois 5 petits navires" est l'œuvre de Philippe Vaz Coatelant, peintre, plasticien, vidéaste, photographe, né en 1961 en région parisienne. 

Perdus, échoués, en attente du retour des flots ou de passagers, ces petits navires colorés ?  
 




Un peu plus loin " PaSsAGE ""Szél Hatàr", une œuvre de Karinka Szabo-Detchart, une artiste plasticienne, enseignante en art, qui vit et travaille à Bordeaux. 

Une installation- suspension poreuse et mobile qui met en œuvre un processus d'apparition du mouvement inéluctable de "transgression" des limites... Sur le thème Eau et Vent qui rappelle l'actualité dramatique des migrants venus de pays en guerre et passent par la mer au péril de leur vie... 



  


 Du Bec d'Ambès où se rejoignent la Dordogne et la Garonne à son embouchure, l'estuaire de la Gironde s'étire sur 75 km. Sa largeur est de 9 km au niveau de Port-Maubert. La Gironde, riche des alluvions de ses fleuves, charrie de 2 à 8 millions de tonnes de particules en suspension par an. Elles se déposent en partie, formant des bancs de sable, voire des îles. 

Les marais, apparus il y a 2000 ans, continuent de progresser. Protégés par des digues, ils sont en grande partie asséchés et cultivés. 

Les falaises mortes révèlent les anciennes limites de l'Océan atlantique. 









Après quelques achats de victuailles à la conserverie, nous quittons Port-Maubert en direction de Port Conac, un trajet de 19 km avec quelques petits arrêts.   







Nous sommes sur les sentiers des Arts et nous faisons une petite pause à Saint-Sorlin-de-Conac  pour admirer sa jolie petite église Saint-Saturnin, qui date du XIIème siècle ainsi que  quelques fresques... 









Nous arrivons à Port-Conac où nous trouvons un parking très tranquille pour garer notre maison roulante... Nous pourrions presque y rester pour la nuit... Nous prenons nos vélos pour longer le sentier côtier jusqu'à Port-Vitrezay... 2,5 km de balade très agréable au milieu des carrelets 😉








Port-Vitrezay est le dernier port de l'estuaire situé en Charente Maritime avant le département de la Gironde. Il a conservé son caractère pittoresque. 






Comme il n'est pas encore très tard, qu'il fait beau et doux,  nous décidons de prolonger notre balade en vélo jusqu'au Port des Callonges à Saint-Ciers-sur-Gironde... Un trajet de 8 km qui va nous mener dans le département de la Gironde. Mais le parcours se révèle plus compliqué que prévu, nous devons emprunter des petits sentiers pas très carrossables... Et le GPS du téléphone n'est pas toujours très précis ! 
Nous arrivons malgré tout dans le petit port de pêche, situé dans une réserve naturelle. S'y amarrent embarcations de pêche et bateaux de plaisance. Les carrelets sont également au rendez-vous... 












Pour le retour, nous choisissons un autre chemin qui devrait être un peu plus court. Mais c'est en fait encore pire qu'à l'aller, le chemin n'est pas entretenu, il nous faut rouler dans un terrain vaseux au milieu des marais et Jp craint que nous nous retrouvions les pieds dans l'eau... Nous marchons la plupart du temps à côté de nos vélos, tant le terrain est impraticable ! Heureusement le paysage est superbe ! Mais nous ne pouvons guère nous attarder car la tombée de la nuit pourrait nous surprendre !  





Nous finissons par retrouver la route et nous regagnons après ces quelques frayeurs Port-Vitrezay puis Port-Conac... La lumière a bien changé depuis tout à l'heure et les tons sont beaucoup plus chauds à l'approche du coucher du soleil 😃











 


Nous voici de retour dans notre maison roulante après ces quelques mésaventures. Nous avons parcouru plus de 21 km à vélo sur des parcours bien sportifs et nous en avons pris plein les yeux... Nous reprenons notre route en direction de Blaye pour un trajet de 35 km. Nous avons repéré une aire  de camping car aux portes de Blaye chez un viticulteur... Le Château-Marquis de Vauban... Mais Blaye est une ville très touristique et nous sommes vendredi soir, l'aire est donc envahie. Nous trouvons heureusement un emplacement en retrait, en plein milieu des vignes. Nous n'aurons pas l'électricité mais ce n'est pas grave, nous pouvons passer la nuit en toute autonomie.  

A bientôt pour la suite de nos més-aventures 😃