samedi 27 novembre 2021

Avec ma maison sur le dos... Neuvième étape... 4 octobre 2021. Panzoult. Cravant. L'île-Bouchard. Richelieu (37)

Lundi 4 octobre: Cela fait déjà une semaine que nous sommes partis et nous nous habituons vraiment bien à cette nouvelle vie ! C'est à nous demander si cela vaut encore la peine de conserver une maison qu'il faut chauffer, entretenir 😀   
La nuit a été assez tranquille dans notre bel environnement même si nous avons entendu très tôt passer les camions des vendangeurs... Et oui, c'est le moment ! Jp est allé boire un petit café au village mais il n'a pas trouvé de boulangerie ouverte car nous sommes lundi 😏 
Il fait beau et doux et nous décidons de nous rendre dans le village de Cravant en vélo. 
Nous passons au milieu des vignes et c'est très agréable. Nous constatons très vite que les vendanges ont commencé. Elles sont assez tardives cette année en raison d'un été pluvieux et peu ensoleillé mais là il est grand temps de s'y mettre avant que le temps ne se dégrade ! 
Toute la main d'œuvre est bienvenue et on nous propose de nous embaucher 😉. Nous déclinons gentiment l'offre mais en contrepartie, je demande l'autorisation de faire des photos... 

 












Nous nous arrêtons un peu plus loin au château afin d'y acheter, après dégustation 😉, deux cartons de vin de Chinon, 6 rouges et 6 rosés... Nous reviendrons les chercher plus tard car difficile sur nos vélos 😀 . Nous pourrons nous offrir de petits plaisirs dans notre maison roulante et  apporter une bouteille en rendant visite à des amis. 😃






Nous arrivons dans le village de Cravant-les-Coteaux, situé à 7 km de Chinon, et connu  pour ses vins d'appellation Chinon ... Vins de plaine fruités et tendres (que nous dégusterons bientôt 😃) et vins de coteaux à faire vieillir !  







Nous découvrons un beau lavoir. 





Nous nous rendons, toujours en vélo, dans le bourg ancien... Aie, ça grimpe bien ! afin d'y découvrir la vieille église Saint-Léger, qui date du XIème siècle... Nous ne pouvons toutefois pas la visiter car il faut mettre des pièces et Jp dérègle l'appareil en faisant une mauvaise manipulation ! 

Ici se trouvait, jusqu'au XIXème siècle, le noyau principal de la commune. 


 


Tout près de l'église, se trouve le lavoir du vieux bourg, avec un bac de lavage carré cerné par les pierres à laver. 





Nous quittons le village de Cravant-les-Coteaux pour regagner notre maison roulante. Nous commençons à avoir faim ! Sur la petite route, normalement tranquille, une file interminable de voitures nous oblige à nous ranger ... C'est l'heure de la pause déjeuner pour les vendangeurs 😉
Pour faire patienter nos estomacs, nous prélevons quelques grappes de raisin au passage... Il est délicieux 😊





Un petit repas vite préparé dans notre maison roulante et nous profitons du beau temps pour sortir table et tabourets ! Elle est pas belle la vie !!! 





Après le repas, il nous reste à tout ranger pour repartir avec notre véhicule... Nous allons chercher nos cartons de vin et nous tentons une visite à la cave troglodyte de la Sibylle mais elle est hélas fermée. 


  
 
Nous prenons la direction de l'île-Bouchard, à 4 km de Panzoult et nous nous arrêtons pour admirer le magnifique pigeonnier de l'ancien château de Roncée. 
Le Marquis Léonard Barjot, Seigneur du château de Roncée, bâtit ce pigeonnier vers 1629. 




L'intérieur comporte environ 2400 niches ou boulins. Chaque boulin hébergeait un couple de pigeons qui avait besoin d'un demi-hectare (un acre ou 5000m2) pour se nourrir. Ce pigeonnier équivalait donc à un domaine d'environ 1200 hectares. 
Les pigeonniers fournissaient au Seigneur une viande de choix. Les déjections des pigeons formaient la colombine, utilisée comme engrais dans les potagers, les vergers et les vignes. 






Nous arrivons à l'île-Bouchard qui fut à l'origine un castrum fondé dans la seconde moitié du IXème siècle par un Seigneur qui lui a laissé son nom. La commune se compose de deux faubourgs de chaque côté de la Vienne et séparés par une île. 





Tiens, nous sommes presque en terrain de connaissance ! 





Le château du Temple qui surplombe la commune appartient en fait à la commune de Theneuil. Il fut construit vers 1886. 
  




L'église Saint-Maurice fut construite en 1483. 





Après quelques courses, le plein d'eau, la vidange et le plein de carburant, nous nous rendons 15 km plus loin, dans la cité de Richelieu ou "Cité du Cardinal" qui nous étonne par son histoire, son architecture et son plan ! 

Armand-Jean du Plessis, Cardinal et Duc de Richelieu a donné son nom à cette ville créée en 1631 comme une cité idéale. Le projet de la ville, conçue comme une opération immobilière novatrice pour l'époque, est confié à Jacques, Pierre et Nicolas Lemercier, architectes du Roi. 

Les hôtels de part et d'autre d'une rue médiane seraient tous semblables, ils seraient vendus à des gens de son entourage disposés à construire à leurs frais... dans un délai de deux ans un "pavillon" ou une maison  selon "les plans et devis déposés au greffe de la ville. quelques uns acceptèrent pour ne pas déplaire à Richelieu, mais leur hôtel achevé, ils ne se pressèrent pas pour venir occuper les lieux...  

Le financement fut suivi par Alphonse de Lopez et Monseigneur de Sourdis, Archevêque de Bordeaux surveilla les travaux. 

La Grande Rue par laquelle nous entrons dans la cité abrite toujours, derrière leur porches tous identiques, ces hôtels particuliers parfois malmenés par le temps ! 












C'est Louis XIII qui autorisa la fondation de la ville par lettre patente, en 1631. Le château était alors déjà en chantier. Les 4/5ème du projet furent réalisés entre 1632 et 1642, année de la mort du Cardinal. 
L'établissement d'une cité idéale et la reconstruction du château firent partie du même projet. 
La ville se compose de deux parties égales et parfaitement symétriques autour de la Place Cardinal et la Place Royale. 
 La Place Royale concentrait les activités intellectuelles de la ville: l'académie pour les garçons et le couvent pour l'instruction des jeunes filles. 
Autour de la Place Cardinal, vrai centre de la ville, sont regroupés l'église et le presbytère, l'auditoire (actuelle mairie) et la halle. 










On rapporte que dans cette ville conçue comme un corps humain, la tête était la Place Royale et le ventre, la Place Cardinal, symbolisant ainsi l'équilibre des pouvoirs entre le Roi et le Premier Ministre. 
Ce projet et cette configuration n'est pas sans nous rappeler la ville de Zamosc en Pologne ! 

La ville possède trois portes, au nord, la porte de Chinon, au sud, la porte du château et à l'ouest, la porte de Loudun. 


  


La porte du château nous mène dans le parc de Richelieu, ceint de 7 km de murs et d'une superficie de 475 hectares. Il abritait le vaste domaine du Cardinal qui fut détruit au début du XIXème siècle. 









Ici se terminent nos visites de la journée. Nous avons bien marché, fait pas mal de vélo et nous sommes quelque peu épuisés. Mais il nous faut trouver un endroit où passer la nuit. Nous repérons une aire dans la petite ville de Lencloître, en direction de Poitiers, dans la Vienne, à 23 km de Richelieu. 
L'aire se trouve sur le Champ de foire. Nous avons l'embarras du choix pour trouver une place. Nous sommes en plein centre-ville et c'est gratuit. Nous espérons que le lieu ne sera pas trop bruyant et que nous y serons en sécurité ! 

A bientôt pour la suite de notre périple 😉    

samedi 13 novembre 2021

Avec ma maison sur le dos... Huitième étape... 2 au 3 octobre 2021. Luynes. Cinq-Mars-La-Pile. Langeais. Avon-les-Roches (37)

 Samedi 2 octobre: Nous avons passé une bonne nuit au camping des Granges à Luynes mais ce matin il pleut et la pluie est annoncée pour toute la journée. Nous profitons d'être dans un camping pour faire un peu de lessive car le linge sale s'accumule très vite ! Le problème c'est surtout le séchage, particulièrement par temps humide. Le sèche-linge du camping n'est pas très performant et il faut le relancer plusieurs fois ! 



Pendant que je bataille avec la lessive, Jp va chercher la voiture que Marc nous prête pour nous rendre à Tours chez Michel et Claudine, ses parents. Le stationnement ne serait pas facile avec le camping-car, peu adapté pour visiter les grandes villes ! 
Nous prenons la route de Tours, sous la pluie et nous arrivons chez Michel et Claudine pour le déjeuner. Nous sommes contents de voir que Claudine qui a subi récemment deux lourdes interventions, semble avoir bon moral. Nous passons un excellent après-midi en leur compagnie et nous les quittons assez tôt car Claudine doit regagner son centre de rééducation. 

De retour au camping, je me réfugie bien à l'abri de la pluie dans notre maison roulante pendant que Jp ramène la voiture chez Anne et Marc. 
Je tente de repasser quelques chemises sur la table de repas, mais ce n'est pas facile, le fil est trop court avec mon fer de voyage et il me faudrait une nappe de repassage ! Encore un équipement à prévoir ! Ou alors, il ne faut emporter que des vêtements qui ne se repassent pas ! Nous manquons encore d'organisation ! 


Dimanche 3 octobre : Il a plu toute la nuit. Nous annulons notre visite de Luynes, classée parmi les petites cités de caractère, avec Marc. Anne et Marc nous proposent de déjeuner avec eux avant de reprendre notre route. Il nous faut toutefois quitter au préalable le camping pour stationner sur le parking tout proche. Mais avec la pluie, Jp galère à retirer et à ranger la protection du pare-brise qui est trempée et les cales, très sales ! Le sol est boueux et il y a beaucoup de nettoyage à faire... Et au moment de démarrer, nous voilà embourbés ! Jp va chercher le gérant du camping qui s'apprêtait à partir et qui à l'aide d'une corde et de sa voiture tire avec difficulté notre véhicule ! Mais ouf, nous parvenons à sortir ! Nous serons à l'avenir plus vigilants quant au choix de notre emplacement ! Il nous faudrait aussi avoir dans la soute des serpillières à positionner devant les roues pour se sortir de ce genre de situation ! 

Après un agréable déjeuner chez Anne et Marc, nous profitons d'une accalmie pour faire un tour de Luynes qui fut dès l'époque gallo-romaine une cité très active et qui conserve un riche patrimoine archéologique et historique, comme son château dont l'origine remonte au XIIème siècle et qui appartient toujours à la famille des ducs de Luynes. 


   

La grange de l'ancien Hôtel-Dieu abrite aujourd'hui le centre culturel. 




Au XVème siècle, de riches marchands arrivèrent dans la cité et firent bâtir de superbes maisons à colombages dont certaines ont traversé les siècles..













Nous regagnons notre maison roulante et nous nous rendons sur les conseils d'Anne et Marc à Cinq-Mars-La-Pile, à 10 km de Luynes. .  

Nous y découvrons la plus haute pile gallo-romaine connue. Elle mesure 29,50 mètres, soit 100 pieds romains et repose sur une base de 5,80 mètres de côté, soit 20 pieds romains. 
Elle est constituée d'un noyau en pierres de calcaire local revêtu de briques (104 000 briques sur 580 rangs). 

Il y a très peu de vestiges antiques visibles en Indre-et-Loire, c'est pourquoi la pile de Cinq-Mars est exceptionnelle ! 

Mais à quoi servait cette pile ? Son rôle a été objet de controverses : délimitation territoriale, trophée militaire, temple dédié à une divinité, lieu où se rendait la justice, repère de navigation lié à la Loire ? 
 



La pile de Cinq-Mars est en fait un monument funéraire construit vers 200 après JC pour signaler la tombe d'un important personnage. Les cendres du défunt étaient conservées dans un petit bâtiment construit sur une terrasse que domine la pile. 
Il devait s'agir d'un riche propriétaire foncier gallo-romain, peut-être lié au commerce sur la Loire. Il a aussi été un militaire de haut rang comme en témoigne une statue de prisonnier barbare retrouvée en 2005, lors de fouilles archéologiques. 





Après cette intéressante visite, nous poursuivons notre route vers Langeais, 5 km plus loin, seulement, toujours au rythme des escargots que nos sommes ! 

Nous avions déjà eu l'occasion de visiter Langeais et son superbe château il y a plusieurs années mais nous sommes heureux de refaire un tour dans la petite ville paisible et fleurie. 





















Notre visite se termine par une note beaucoup plus sombre, face à un des wagons ayant servi à déposer dans les camps de la mort plus de 140 000 personnes entre 1941 et 1944. 
Ce wagon perpétue le souvenir des liens unissant les déportés évadés du train des 6 et 7 août 1944 aux habitants de Langeais.   





Nous reprenons notre route pour nous diriger vers le village d'Avon les Roches, situé à 24km de Langeais. Nous passons devant le château de l'Islette que nous n'apercevons que derrière les grilles et une rangée d'arbres. 



 
Nous arrivons à Avon-les-Roches, un village situé au sud de la Touraine qui portait le nom d'Arum au XIème siècle. Il prit le nom d'Avon-les-Roches en 1936. C'était un fief dépendant de L'ïle-Bouchard et le siège d'un prieuré bénédictin. 
Son église, construite vers 1120 et agrandie au XIIIème siècle possède un des plus beaux narthex de Touraine, il date du XIIème siècle. 






L'église est fermée mais la propriétaire du petit café situé juste à côté nous propose de l'ouvrir. 
Nous pouvons y admirer l'autel et son retable recouvert de feuilles d'or... 


 

... Et à hauteur, nous apercevons le mécanisme très ancien de l'horloge . 





Nous poursuivons notre chemin jusqu'aux Roches Tranchelion, à l'extérieur du village... Nous y découvrons un beau lavoir...  






... Et juste un peu plus haut, les impressionnantes ruines de la collégiale des Roches Tranchelion.


 L'église collégiale fut édifiée comme chapelle funéraire du château dont il ne subsiste que la muraille d'enceinte. Ce château avait été construit par Guillaume de Tranchelion, Seigneur de Palluau (en Berry). 
Le roi Charles VII y séjourna en 1458 et 1459. 




En 1475, Lancelot de La Touche fit construire à l'emplacement de l'ancienne chapelle du château, la collégiale dont subsistent les ruines. 
L'église funéraire et paroissiale Saint-Jean-Baptiste fut consacrée en 1527. Elle abrita un collège de cinq chanoines et deux enfants de chœur. 

Lors des conflits entre catholiques et protestants, qui furent virulents autour de L'île-Bouchard, la collégiale fut malmenée et en 1600, elle fut désertée. Les services reprirent en 1630 mais les moyens de subsistance des chanoines s'amenuisèrent et les offices se raréfièrent. 
Au moment de la Révolution, le château fut complétement détruit et l'église se dégrada progressivement jusqu'à tomber en ruine.








Au cours du XIXème siècle, les Roches Tranchelion devinrent lieu de promenade et d'aire pour faire paître les troupeaux. 

Classée monument historique dès 1914, la collégiale fait l'objet de divers chantiers de consolidation. On peut encore admirer le grand arc monumental qui constituait son portail. Su tout son pourtour, des niches à dais abritaient des statues. Au sommet, des séraphins encadrent une oeuvre sculptée bien préservée qui représente Dieu le Père bénissant de la main droite et tenant sur son genou gauche, le globe terrestre. 




 



Mais l'heure tourne, tourne et il nous faut trouver un endroit où passer la nuit ! Nous pouvons stationner en toute autonomie, nous avons de l'eau, la batterie est chargée et nous avons de quoi manger ! Nous dirigeons vers le village de Cravant situé à seulement 11 km et nous trouvons un bel emplacement au bord de l'eau dans le charmant village de Panzoult. 








Après un agréable tour dans le village, nous nous réfugions avec grand plaisir dans notre petite maison roulante, presque seuls au monde dans un très bel environnement 😀 

Bonne nuit et à demain pour de nouvelles aventures !