mardi 18 décembre 2018

Séjour en Provence. du 18 au 22 septembre 2018. Jour4: Retour par Viviers en Ardèche

Samedi 22 septembre 2018: Nous quittons  les Docks de Marseille pour prendre la route du retour et nous décidons de prendre le chemin des écoliers et de quitter l'autoroute au niveau du village de Viviers situé aux portes de l'Ardèche. 

Située au confluent de l'Escoutay, du Rhône et de son canal, en Ardèche méridionale, la cité médiévale de Viviers est la capitale historique du Vivarais. 


Viviers. Ardèche



Nous pénétrons tout de suite dans la vieille ville qui nous charme aussitôt avec ses ruelles pavées et ses belles demeures médiévales . 


Viviers. les ruelles pavées de la vieille ville
  


La cité tire son nom des viviers qui alimentaient la ville gallo-romaine toute proche d'Alba (Aps). 
Installé  d'abord à Alba, l'évêque siégea à Viviers dès le Vème siècle et la vie économique et sociale de la ville s'organisa autour de l'évêché. 


Viviers. Les ruelles pavées de la vieille ville




La commune de Viviers fut rattachée au royaume de France de France en 1307. Le pouvoir était détenu aux XVème et XVIème siècles par les marchands auxquels s’associaient quelques artisans (drapiers, pélissiers) et des hommes de loi (notaires, praticiens). Viviers était alors une ville bourgeoise comme en témoignent les différents hôtels particuliers que nous sommes surpris de découvrir.  

La Maison des chevaliers, un monument historique unique de la région Auvergne-Rhône-Alpes fut la demeure du seigneur Noël Albert au XVIème siècle. Il fit construire une façade élevée sur 4 niveaux ornée de frises sculptées représentant des scènes de tournois, des rinceaux... et de bustes en relief ornant des médaillons.  

Viviers. La Maison des Chevaliers




Derrière la façade magnifiquement restaurée, l'édifice tombe toutefois en ruine et des peintures murales risquent d'être perdues. Le monument fait donc l'objet d'études visant à sa réhabilitation. 


Viviers. La Maison des Chevaliers


Viviers. Porte de la Maison des Chevaliers


Viviers. Fenêtre de la Maison des Chevaliers


Viviers. Les ruelles pavées de la vieille ville



Sur la Place de la République, qui était autrefois la place du marché, nous découvrons un charmant salon de thé tenu par Olesksii Zozulia, un jeune ukrainien, né à Odessa en 1988.  Olesksii est arrivé en France, à Valence, le 1er septembre  2016 pour accomplir un service volontaire européen (SVE) de 10 mois dans un foyer de jeunes en difficulté. Il a rencontré au cours de cette période le propriétaire des locaux qu'il occupe aujourd'hui et a décidé de s'établir en France et de créer un salon de thé.  


Viviers. Le salon de thé d'Oleksii Zozulia



Il a lui-même restauré les boiseries et les meubles qui lui ont été donnés afin de faire de son salon de thé un lieu convivial et chaleureux. Il y expose ses tableaux qui représentent les quartiers de sa ville d'Odessa et il a pour projet d'y intégrer une bibliothèque libre. 


Viviers. Le salon de thé d'Oleksii Zozulia


Viviers. Le salon de thé d'Oleksii Zozulia



Il sert divers thés et infusions de qualité et a grand plaisir à échanger et à nous faire partager ses projets. Nous passons un très agréable moment en sa compagnie, ravis de cette rencontre.   


Viviers. Le salon de thé d'Oleksii Zozulia


Viviers. Le salon de thé d'Oleksii Zozulia



Mais les talents d'Oleksii ne s'arrêtent pas là car il a été sollicité par l'association ACTHIV de Viviers pour peindre des trompe-l’œil afin de décorer les deux ouvertures de la maison de Lestrade, un ancien hôtel particulier appelé aussi maison Mompar. 
Ces trompe-l’œil ont été réalisés sur des panneaux amovibles afin de plonger le visiteur dans l'univers de la Renaissance et lui montrer comment se présentaient les boutiques à cette époque. 
Oleksii a accepté le défi afin d'inciter d'autres habitants à décorer leurs volets ou ouvertures de la même manière. 


Viviers. Les trompe-l’œil de la maison de Lestrade



La maison de Lestrade date des XIIème et XIIIème siècles. Sa façade en pierre de taille est celle d'une tour résidentielle du XIIème siècle. Elle possédait une porte piétonne surélevée dont l'accès fut remplacé au XVIème siècle par un escalier à vis donnant sur la rue du château. L'éclairage des étages était assuré par des fenêtres à croisée et demi-croisée dont persistent des traces. Deux grandes portes ont été ouvertes pour des boutiques. la façade a été transformée au XVIIIème siècle  avec le percement de 6 fenêtres. 


Viviers. La maison de Lestrade




Dans l'état d'origine au XIIème siècle, la maison de Lestrade comprenait deux tours indépendantes, résidences de nobles ou de marchands. Il reste de la partie droite la belle fenêtre jumelée du 2ème étage. 


Viviers. La maison de Lestrade




En  déambulant dans les vieilles ruelles, nous découvrons d'autres maisons de ville construites entre les XIIème et XVème siècles. 

La maison de droite aux volets rouges est une maison bourgeoise des XIVème et XVIème siècles sur cour comprenant un logis sur rue et un logis arrière, les deux logis étant reliés au premier étage par des galeries. 



Viviers. La quartier médiéval. Maison sur cour



Au vu du nom des ruelles, nous nous trouvons dans le quartier des boulangers ! 


Viviers.  Le quartier médiéval 

Viviers. Le quartier médiéval


Viviers. Le quartier médiéval



La maison ci-dessous est une habitation typique des XIIème-XVème siècles. Elle comprend une large porte qui ouvrait sur le local voûté du rez-de-chaussée à usage professionnel (boutique, atelier...). Sur la droite, une porte piétonne surélevée, aujourd'hui murée, surmontée d'un linteau en accolade, ouvrait sur un escalier droit conduisant à l'unique pièce d'habitation de l'étage, éclairée par une fenêtre à demi-croisée.  C'est un bel exemple d'une maison dite "élémentaire"


Viviers. Le quartier médiéval. Maison dite "élémentaire"

Viviers.  Le quartier médiéval. Maison dite "élémentaire"

Viviers.  Le quartier médiéval. Maison dite "élémentaire"



Le rempart du quartier de la cathédrale date du XIVème siècle. Il séparait le quartier des chanoines de la ville laïque. Il conserve certains éléments de défense. La fenêtre à croisée du XVIème siècle faisait partie d'une maison de clerc bâtie contre le rempart. 


Viviers. Le rempart


Viviers. Le rempart



La porte percée dans le rempart date du XIXème siècle. 


Viviers. La porte d'accès au quartier canonial 


Viviers. Vue sur le quartier médiéval depuis les remparts


Viviers.  Vue depuis les remparts


Viviers.  Vue depuis les remparts


Viviers.  Vue depuis les remparts


Viviers.  Vue depuis les remparts sur la tour-porte



Dans le quartier canonial ou quartier de la cathédrale, résidaient les chanoines. Les prêtres, diacres et clercs secondaient l'évêque et se consacraient à la prière et aux soins donnés aux pauvres. Ils formaient "le chapitre"


Viviers.   La quartier canonial


Viviers.   Le quartier canonial




La maison de Sampzon domine l'escalier qui mène à la cathédrale. Elle fut construite eu XIIIème siècle pour le chanoine Pons de Sampzon et modifiée au XVIème siècle par l'adjonction de galeries autour de la cour. La maison fut épargnée par les protestants lors de leurs destructions en 1567 car le chanoine Antoine de Castilhon, propriétaire à cette époque, avait des parents huguenots. 


Viviers.   Le quartier canonial. La maison de Sampzon




Une tour-porte jouxte la cathédrale. Elle fut construite en trois périodes. 
Au XIème siècle, les chanoines décidèrent de faire une porte d'entrée monumentale pour leur quartier en la surmontant de la chapelle Saint-Michel. 


Viviers.  La  tour-porte




Au XIIème siècle, la tour fut surélevée afin d'en faire un clocher. 
Au XIVème siècle, la guerre de cent ans obligea la cité à se fortifier et le dernier étage polygonal fut réalisé. Créneaux et meurtrières cruciformes y furent établis de même qu'un balcon formé au 1er étage par la chapelle et nommé "la bramardière" car le guetteur devait y "bramer" en cas de danger. 


Viviers.  La cathédrale




La première cathédrale date de l'installation des évêques d'Alba sur Viviers, vers 475. La cathédrale Saint-Vincent fut achevée au milieu du XIIème siècle puis fortement modifiée au cours des siècles. Elle présente des vestiges romans, une abside gothique entourée d'un déambulatoire et de quatre chapelles rectangulaires. 
Durant les guerres de religion, les protestants se livrèrent à d'importants saccages et destructions et la reconstruction commença en 1598.  

Viviers.  La cathédrale

Viviers.  La cathédrale


Viviers.  La cathédrale


Viviers.  La cathédrale


Viviers.  Le quartier canonial. La place de l'Ormeau



La porte de l'Abri date du XIVème siècle. Elle était alors encadrée de deux tours carrées et précédée d'une barbacane (protection extérieure à la muraille principale). 


Viviers.  Porte de l'Abri




Depuis la porte de l'abri, nous débouchons sur la place de la Plaine qui nous offre un beau panorama sur le Rhône et sur le Vercors au loin. 

Viviers.  Vue depuis la Place de la Plaine

Viviers.  Vue depuis la Place de la Plaine



Sur la place de la Plaine, au nord de la cathédrale, se trouvait autrefois tous les bâtiments communs aux chanoines, le réfectoire et la salle du chapitre. Le bâtiment moderne de l'ancien couvent Saint-Roch occupe tout le fond de la place. 

Viviers. Place de la Plaine



Nous empruntons le chemin de ronde afin de nous rendre sur la place de Châteauvieux, un lieu de promenade privilégié qui domine toute la ville.  La tour de Châteauvieux ou tour vieille  fut construite en 1359 pour défendre le quartier canonial.    


Viviers. Place de Châteauvieux

Viviers. Vue depuis la Place de Châteauvieux



La place est entourée des vestiges des murailles fortifiées datant de la guerre de cent ans. Elle offre aussi un beau panorama.  

Viviers. Vue depuis la Place de Châteauvieux

Viviers. Vue depuis la Place de Châteauvieux

Viviers. Vue depuis la Place de Châteauvieux

Viviers. Vue depuis la Place de Châteauvieux sur la tour de l'horloge




Nous redescendons dans la ville basse et nous empruntons le grand-Rue qui abrite de belles anciennes demeures.

La grande maison ci-dessous date du XVIème siècle. A l'origine, les larges portes du rez-de-chaussée donnaient sur deux boutiques. A droite, une porte piétonne donnait accès aux étages. Le second étage a conservé les deux fenêtres à demi-croisée du XVIème siècle. La maison a été réaménagée au XVIIIème siècle par la famille Mercoyrol de Beaulieu dont les initiales apparaissent sur l'imposte en fer forgé de la porte.  


Viviers.  Grand-Rue. Hôtel de Beaulieu



Cette autre hôtel particulier a été bâti en 1765 pour M Chapuis de Tourville. Il devint une école dépendant de la congrégation de la présentation de Marie à partir de 1836. Le logis principal ouvre directement sur la rue. La maison a conservé une belle porte sculptée dont les ventaux sont ornés de trophées symbolisant la chasse et la pêche, ainsi que son balcon à balustrade en fer forgé. 


Viviers.  Grand-Rue. Hôtel de Tourville

Viviers.  Grand-Rue. Hôtel de Tourville




Au premier étage, sur les agrafes des fenêtres, on retrouve les allégories de la chasse et de la pêche ainsi que celles de l'agriculture et des arts. 

Viviers.  Grand-Rue. Hôtel de Tourville

Viviers.  Grand-Rue. Hôtel de Tourville

Viviers.  Grand-Rue. Hôtel de Tourville

Viviers.  Grand-Rue. Hôtel de Tourville



Notre visite de Viviers se termine mais savez-vous que Johnny Hallyday avait passé beaucoup de temps ici au cours de son enfance et qu'il venait régulièrement voir sa mère, Huguette Clerc, installée dans les hauteurs du village. Décédée en 2007, elle est enterrée à Viviers. 

Une statue du chanteur a d'ailleurs récemment été érigée à Viviers. Haute de 3 mètres, elle a été financée par ses fans.  


Viviers. Photo Internet




Nous reprenons notre route et nous nous arrêtons à proximité du village de Thueyts, que nous avions visité au début du mois sans avoir pris le temps d'admirer le Pont du Diable. 
Perché à 20 mètres au-dessus de l'Ardèche, le pont du Diable est un modeste pont de pierre au tablier arc-bouté qui montre à quel point il fut, de tous temps, difficile de passer d'une rive à l'autre de l'Ardèche. 


Thueyts. Le pont du Diable


Sauter du pont du Diable est un défi (dangereux) que se fixent chaque année des baigneurs téméraires. Le pont du Diable fut d'après une légende construit par le diable qui souhaitait malicieusement permettre aux garçons et filles de Thueyts de se retrouver. Ces dernières y ont perdu leurs âmes et on dit que les jours de grand vent, on entend depuis le pont, les lamentations des jeunes filles repenties !


Thueyts. Le pont du Diable



Un sentier de randonnée part depuis le pont entre cascades et coulées basaltiques. 


 Thueyts.  L'Ardèche près du pont du Diable



Nous repartons en direction du Puy-en-Velay car nous avons une soudaine envie de déguster un saucisse-lentilles vertes du Puy.  

Sur la route entre Thueyts et Le Puy-en-Velay



A l'entrée du Puy-en-Velay, nous admirons deux très belles fresques trompe-l’œil illustrant les spécialités de la ville, les fêtes Renaissance du Roi de l'oiseau et le départ pour le chemin de Compostelle. 

Fresque murale. Le Puy-en-Velay 

Fresque murale. Le Puy-en-Velay 




Après notre excellente dégustation, nous terminons tranquillement notre trajet jusqu'à Vichy, impatients de partir à nouveau en escapade. 


Photo Internet


Alors à très bientôt !  Pourquoi pas pour un nouveau séjour en Ardèche où il y a tant et tant à voir !