mercredi 15 décembre 2021

Avec ma maison sur le dos... Treizième étape... 9 octobre 2021. Aubeterre-sur-Dronne (16)

Samedi 9 octobre: Nous avons passé une nuit tranquille sur l'aire d'Aubeterre-sur-Dronne mais dès 9h du matin, le parking se remplit petit à petit. Nous nous trouvons en face du terrain de foot et comme nous sommes samedi, les parents viennent déposer leurs enfants pour l'entraînement ou peut-être même un match. Nous nous retrouvons rapidement encerclés par des voitures avec impossibilité de déplacer notre véhicule. Nous questionnons d'autres camping caristes qui nous disent qu'en cas de match, le parking risque de ne pas désemplir avant plusieurs heures. Après une demande d'intervention du président du club, deux automobilistes viennent déplacer leurs voitures, ce qui nous permet de sortir. Après vidange et plein d'eau, nous nous garons sur un autre grand parking, situé juste de l'autre côté de la route... Celui-ci est désert et nous avons bien du mal à comprendre pourquoi les voitures sont venues se coller à notre maison roulante au point de l'immobiliser !   

En arrivant la nuit dernière, nous ne pouvions pas imaginer nous retrouver dans cette situation ! 

Maintenant que nous voici tranquillisés, nous pouvons partir à pied à la découverte du village classé parmi les plus beaux villages de France. 

Situé au sud de la Charente, en limite du Périgord, le village d'Aubeterre-sur-Dronne est construit autour d'une boucle de la Dronne.   





Le village est tout particulièrement connu pour son incroyable église souterraine, dite monolithe.  J'ai juste le temps de la visiter avant sa fermeture à l'heure du déjeuner. Jp ne peut pas entrer car il a oublié son téléphone avec son passe sanitaire. 

Cette église monolithe est l'une des plus vastes d'Europe. Sa voûte, creusée dans le calcaire, s'élève à 17 mètres. Son origine remonte au XIIème siècle et elle était destinée à abriter des reliques conservées dans une succession de fosses et dans un reliquaire dont la forme s'inspire de celle du Saint Sépulcre découvert à Jérusalem lors de la première croisade. Les pèlerins, en route pour Compostelle, pouvaient se recueillir devant les reliques.   


A partir de 1155, l'église eut le statut de collégiale séculière. Elle fut dédiée à Saint Jean pendant les guerres de religion dans les années 1550. 

Réaménagée au XVIIème siècle, elle fut église paroissiale jusqu'en 1794 avant d'être transformée en fabrique de salpêtrière puis en cimetière. 





Un escalier taillé dans la  roche permet l'accès à la galerie haute qui entoure l'église sur trois côtés.  






L'ancien vestibule d'entrée est investi par une nécropole où ont été dénombrées  environ 170 tombes rupestres. 


Jp me rejoint et nous poursuivons notre visite dans la ville basse qui est le quartier des artisans et des commerçants. Le cœur du village est la place Ludovic Trarieux, animée avec ses terrasses de restaurants. 




Nous grimpons dans la ville haute d'où nous bénéficions d'une vue superbe sur le village. 




Nous passons devant le couvent des Minimes qui fut fondé en 1617 par François d'Esparbès de Lussan, marquis d'Aubeterre et sa femme Hypolite Bouchard, sur un terrain qui était autrefois à l'est de la ville. 
L'ordre des Minimes fut créé par François de Paule qui rédigea une règle sévère imposant entre autres la pauvreté absolue, le silence et le carême perpétuel. 
Les bâtiments, construits aux XVIIème et XVIIIème siècles, devaient recevoir une douzaine de religieux. 
Le couvent  fut dévasté durant la Révolution. Les frères qui s'étaient vus confier les malades de l'hôpital Saint-François entre 1628 et 1743 ainsi qu'une école en 1735, furent alors dispersés et le bâtiment devint administration locale. Il abrita au début du XXème siècle, la mairie, la gendarmerie et la justice de paix. 
En 1951, le couvent fut transformé en hospice puis en maison de retraite en 1991 et restauré et agrandi. 


 

Nous poursuivons notre déambulation dans la ville haute.  






Nous découvrons la magnifique église Saint-Jacques qui fut édifiée pour répondre à l'afflux de pèlerins en route vers Compostelle et consacrée en 1171. 
Ne subsiste de cette époque que la façade romane richement sculptée et son portail polylobé. 
En 1562, nef, chœur et clocher furent détruits lors des guerres de religion. 
L'église fut reconstruite sous sa forme actuelle en 1770.  




Les voussures et les chapiteaux sont ornés de motifs sculptés diversifiés : formes géométriques, végétaux, animaux, figures humaines, monstres... 
Dans la sculpture romane, les figures animales ou chimériques avaient une place importante et hautement symbolique dont les sculpteurs se servaient pour figurer la morale chrétienne. 
Le bestiaire est varié et hiérarchisé : d'un côté, les animaux de Dieu, de l'autre, les animaux de Satan. 







 








Nous continuons notre visite ... 




Nous arrivons devant l'hôpital Saint-François dont l'origine est antérieure à 1400. Aux XIVème et XVèmes siècles, l'ancienne porte Fonromier, une des portes séparant la ville haute et la ville basse, était englobée dans l'hôpital.
L'établissement fut géré successivement par des Franciscains (ou Cordeliers), implantés à Aubeterre au XIIIème siècle, jusqu'en 1628, par des Minimes jusqu'en 1743 puis par la congrégation de Sainte Marthe. L'hôpital se maintint jusqu'à la Révolution puis devint hospice communal.
L'établissement fut fermé après 1955 pour cause d'insalubrité et les malades furent transférés au couvent des Minimes. 









Nous regagnons tout doucement la ville basse afin de retrouver notre maison roulante. 







Nous déjeunons dans notre véhicule avant de reprendre la route en direction de Pons. 

En voulant aller voir au passage l'église romane de Chalais, nous empruntons une rue étroite le long de la voie de chemin de fer et une barre, de travers, nous vaut notre première bosse ! Et oui, il nous faut mieux appréhender la hauteur de notre véhicule... 
Contrariés par cet incident, nous renonçons  à notre visite et reprenons notre route ! 

Un arrêt lessive et courses dans un Intermarché et nous arrivons au camping de Pons après un trajet de 80 km depuis Aubeterre sur Dronne. Le camping, situé non loin du centre-ville,  est agréable et bien calme en cette saison. 


A très bientôt pour la suite de ce long périple ! 

vendredi 10 décembre 2021

Avec ma maison sur le dos... Douzième étape... 8 octobre 2021. Mareuil-sur-Belle (24). Villebois-Lavalette (16)

Vendredi 8 octobre: Notre nuit au camping de Saint-Yrieix-sur-Charente fut bien paisible. Nous avons pu profiter des sanitaires et nous avons eu du pain frais, livré au camping, pour le petit déjeuner. 
Nous repartons vers 9h30 afin d'être à Soyaux, à la périphérie d'Angoulême vers 10h. 

Un bien agréable moment autour d'un café chez Brigitte et son mari Jean-Paul nous permet d'échanger avec émotion sur notre enfance à Villeneuve le Garenne, sur nos parents... Ma dernière visite à Soyaux remonte au mois de juin 1983. Nous avions alors été très gentiment accueillis, avec notre petit Florent âgé de 17 mois,  par les parents de Brigitte à qui nous avons prévu de rendre visite cet après-midi à Mareuil-sur-Belle à 35 km de Soyaux.

Nous quittons Brigitte et Jean-Paul et nous nous rendons dans un centre commercial de Soyaux où j'ai obtenu un rendez-vous chez un coiffeur. Jp en profite pour effectuer quelques achats et déjeuner dans un petit restaurant chinois. 

Nous prenons la route de Mareuil-sur-Belle, qui se trouve à l'entrée du département de la Dordogne. 
Un petit arrêt à Charras, le seuil Charente-Périgord. 





Nous trouvons facilement à nous garer sur le parking du château de Mareuil. 
Nous achetons des pâtisseries afin de les partager avec les parents de Brigitte. Nous ne les avons pas prévenus et ils sont quelque peu surpris. Ils ne me reconnaissent pas immédiatement... J'ai certainement beaucoup changé 😉 . Un petit goûter en leur compagnie en échangeant quelques souvenirs de mes parents puis nous repartons pour ne pas les embêter trop longtemps. 

Nous profitons de notre présence à Mareuil pour effectuer un petit tour de la ville. 

Mareuil-sur-Belle fut le siège de l'une des quatre baronnies du Périgord. 





L'église Saint-Laurent fut construite au XIIème siècle. Il ne reste de l'église primitive que le clocher roman avec sa coupole. L'église fut agrandie au XVIème siècle dans un style gothique flamboyant. 





Le château de Mareuil est un château de plaine reconstruit au XVème siècle sur le site d'une place forte médiévale détruite pendant la guerre de cent ans. 









Nous reprenons notre route en direction de Villebois-Lavalette, aux confins de la Charente et du Périgord, où nous avons repéré une aire de camping car pour y passer la nuit. Le trajet n'est que de 19km.
Nous découvrons effectivement un grand parking situé en plein centre-ville avec une partie ombragée réservée aux camping-cars. Nous stationnons notre maison roulante et nous partons à la découverte de la petite cité de caractère perchée sur une colline et dominée par son imposant château médiéval. 

Nous découvrons pour commencer les belles halles qui datent du XVIIème siècle sous lesquelles il doit être bien agréable de déjeuner ou de boire un verre, mais hélas, tout est fermé à cette heure et en cette saison ! 




 

 
 
Depuis la halle, un chemin pentu en direction du château nous mène à l'église Saint-Romain qui fut édifiée au XIIème siècle au sommet du village, tout près du château. Il nous faut encore gravir les 77 marches réparties sur trois paliers pour arriver devant le portail de l'église.  Une statue de la vierge a été érigée au milieu de marches. 





Côté sud, un joli portail polylobé subsiste (je viens de découvrir ce terme en faisant des recherches !)









Nous montons jusqu'au château, une véritable citadelle entourée d'une forteresse possédant sept tours. Le château a été bâti au sommet du Puy Sanseau qui culmine à près de 200 mètres. 
Depuis mille ans, quatre châteaux se sont succédés sur la colline. 

Le premier édifice, un château à motte en bois,  fut érigé en l'an 959.

Entre les XIIème et XIIIème siècles, le château fut reconstruit en pierre et fut entouré d'une enceinte comprenant sept tours. Dans l'enceinte, la résidence seigneuriale, un vaste bâtiment de plusieurs étages et une chapelle romane. 

A la fin du Moyen-Age, les Seigneurs de Mareuil construisirent un autre logis seigneurial et renforcèrent le système défensif de deux pont-levis et de tours.  

En 1597, Jean-Louis Nogaret de Lavalette, Duc d'Epernon,  acheta le château et en 1622, la terre de Villebois fut érigée en Duché-Pairie et prit le nom de La Valette. 

En 1667, le quatrième château fut construit en prenant appui sur ses vestiges, par le duc et la duchesse de Navailles. Ce nouveau château, de style classique devint une résidence de plaisance agrémentée d'un parc. Le couple enrichit également le village des Halles et d'un couvent. 

Après la Révolution, le château abrita écoles, gendarmerie, prison... avant d'être ravagé en 1822 par un incendie. Racheté par Maurice de Fleury au début du XXème siècle, il a bénéficié d'une restauration d'une durée de 18 ans à partir de 1980 grâce aux petits fils de Maurice de Fleury et à l'association "Les amis du château".  








Lorsque nous redescendons, le soleil se couche déjà ! 







Nous dînons tranquillement dans notre maison roulante mais nous découvrons que la place est le lieu de rendez-vous des jeunes du village. Nous sommes vendredi soir, il fait doux pour la saison, les jeunes s'installent sur les tables de pique-nique et il y a des va-et-vient de scooters... Je ne me sens pas très rassurée. Peut-être que ces jeunes vont très rapidement rentrer chez eux, mais peut-être aussi que ce manège va durer une partie de la nuit et pour peu qu'ils soient alcoolisés, quelles idées pourraient leur passer par la tête !  Nous sommes le seul camping car sur le parking... 

Jp tente de minimiser la situation mais je sais que je ne vais pas dormir tranquille alors nous décidons de reprendre la route et de nous rendre à 30 km de là à Aubeterre-sur-Dronne, que nous avions de toute façon l'intention de visiter demain. Nous nous installons sur un parking qui accueille les camping cars à proximité d'une base de loisirs et je me sens beaucoup plus rassurée ! 


A bientôt pour la suite de nos aventures et mésaventures (pas bien méchantes ! )