jeudi 27 janvier 2022

Avec ma maison sur le dos... Quatorzième étape... 10 octobre 2021. Pons (17)

Dimanche 10 octobre : Nous avons passé une nuit bien tranquille au camping de Pons. Les  douches ne sont hélas pas chauffées et il commence à faire froid le matin ...  
Nous profitons toutefois de la machine à laver pour faire une lessive avec notre linge de lit et de toilette et la faire sécher sur les fils à notre disposition. Il fait beau et tout devrait être sec très rapidement ! 
Pendant ce temps, nous partons à pied à la découverte de la cité médiévale de Pons. 

La ville de Pons est juchée sur un promontoire rocheux qui domine la vallée de la Seugne. 
Pour traverser cette vallée marécageuse, les romains,  qui occupaient le territoire, utilisaient un système de ponts sur pilotis "les pontes", terme dont la cité tira son nom. 
Bien que la ville porte aujourd'hui le nom de Pons, les habitants se considèrent toujours comme des Pontois. 

Dès le Xème siècle, Pons posséda son château fort qui fut détruit par le Duc d'Aquitaine, Richard Cœur de Lion,  futur Roi d'Angleterre en 1179. 
Au XIIème siècle, après le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt, la Saintonge fut  intégrée dans l'Aquitaine anglaise. 
Geoffroy II rebâtit le donjon actuel (seul vestige de l'importante forteresse médiévale qui fut détruite après 1621) ainsi que l'hôpital. 

Renaud II, premier Sire de Pons entoura la ville de remparts. 

Le donjon de Pons est l'un des plus grands et des mieux conservés.    
 






Du haut de ses 30 mètres, et de ses 136 marches, le chemin de ronde du donjon offre une vue imprenable sur la cité médiévale et la vallée de la Seugne.  






Situé sur l'esplanade, l'hôtel de ville occupe le corps de logis du château des Sires de Pons. Les bâtiments actuels furent relevés vers 1630 par César Phoebus d'Albret, Sire de Pons, Maréchal de France. 







Devant le donjon et la mairie, le jardin public était autrefois la basse-cour du château médiéval. Débarrassée de ses attributs militaires, elle a été nivelée au XVIIème siècle et transformée en jardin à la française inspiré de Lenôtre. Le jardin d'aujourd'hui a toutefois été remanié. 






Depuis l'esplanade, on accède au Grand Escalier Marie d'Albret, construit au XVIIème siècle par Phoebus d'Albret, Sire de Pons. Cet escalier monumental large de 3,60 mètres permettait de relier la vallée de la Seugne au château. Ses 142 marches s'appuient contre la falaise et s'encastrent dans l'épaisseur du rempart. 




 

Nous descendons les 142 marches et nous découvrons la Seugne et ses nombreux bras qui forment une petite Venise verte. 









Allez Jp, un peu d'exercice ! 





Depuis la vallée, nous avons une vue en contre-plongée sur les remparts, le donjon et le château... 






Nous remontons dans la ville afin de poursuivre notre visite et notre parcours à travers les rues de la vieille ville est interrompu par un incendie... Les pompiers sont en pleine action et semblent avoir bien des difficultés à éteindre le feu... Nous espérons qu'aucune victime ne sera à déplorer bien qu'une femme et ses deux enfants assistent, très accablés, au travail des pompiers 😢









 

Nous partons à la recherche de l'église Saint-Vivien qui se trouve un peu éloignée du centre, en bas de la ville, le long de la Seugne, en direction de l'hôpital des Pèlerins. 

Construite au XIIème siècle, elle conserve les caractères du style roman saintongeais. Elle a été remaniée aux XIIIème et XVème siècles. Elle abrite "Notre-Dame de Recouvrance", déesse mère gallo-romaine du culte païen, qui fut découverte lors de la construction du couvent des cordeliers. Elle est la Sainte patronne de Pons et de la Saintonge. 




Notre-Dame-de-Recouvrance. Photo Wikipedia





Pons est une des étapes sur le chemin de Compostelle. 






Nous poursuivons notre chemin vers l'hôpital des pèlerins... 






 A la fin du XIIème siècle, l'hospice Saint-Nicolas ne suffisait plus à accueillir malades, orphelins et pèlerins . Geoffroy III, Sire de Pons, fit construire pour "recevoir les pauvres de Jésus-Christ" et pour "le repos de son âme" "l'hôpital neuf" aux limites de la ville, nouvelle halte jacquaire.

Fatigués de leur longue marche vers Compostelle, les pèlerins trouvaient soins du corps dans l'hôpital et soins de l'âme dans l'église. 

Le porche voûté sur ogives relie les deux édifices et invite à une halte bénéfique. 









Le site possède un jardin médicinal d'inspiration médiévale. 







Nous y découvrons la légende de l'anguille de Pons. J'adore ces légendes 💓



" Le Seigneur de Pons avait deux filles, Edwis et Mahaut. Un soir, elles se promenaient le long de la Seugne, au pied du château, suivies de leur chambrière, Emmeline. 
Au moment de l'Angélus, elles aperçurent un pauvre pêcheur, lequel, n'ayant rien attrapé dans ses filets de la journée , maudissait le mauvais sort qui priverait sa famille de sa pitance journalière. 
En arrivant près de lui, elles virent une grosse anguille qu'elles lui signalèrent et qu'il attrapa non sans peine car elle se débattait vigoureusement. Cette anguille était si différente des autres , si inhabituelle, dorée par les rayons du soleil couchant et luisant de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, que le paysan, prenant peur, voulut lui écraser la tête, prétendant que sa femme ne voudrait jamais faire cuire cet étrange poisson, peut-être suppôt du diable, et qu'il suspectait fortement d'être pour quelque chose dans sa mauvaise pêche. 
Mais Edwis et Mahaut, en riant, l'empêchèrent de tuer cette merveilleuse anguille. Elles lui achetèrent et la donnèrent à leur suivante pour qu'on la mît la nuit dans les réservoirs du château. 



Le paysan s'en fut content. Le Seigneur de Pons à qui ses filles contèrent l'histoire, leur demanda, en attendant de l'immerger le lendemain dans les viviers, de la mettre dans une jarre d'eau claire.   
Or dans la nuit, les deux jeunes filles firent le même rêve. Edwis et Mahaut virent apparaître l'anguille qui leur parlait. Par on ne sait quel enchantement, l'anguille s'était transformée en fée... Miracle ! Elle leur dit: "Vous m'avez sauvée d'une mort misérable. Mettez moi un grelot d'argent et faites moi descendre dans le puits. Je vous promets que chaque fois qu'un danger menacera les Seigneurs de Pons et ceux qui leurs sont chers, je sonnerai pour les en avertir" 

Il en fut ainsi fait par les deux demoiselles. 
On assure que lorsque menace une grande calamité, une tempête, une épidémie ou une guerre, on entend toujours monter des profondeurs du puits du château, un tintement argentin. 
Nul n'a jamais pu, et sans doute jamais voulu essayer de pêcher "l'Anguille mystérieuse du château de Pons" "  


Après la lecture de cette jolie légende, nous quittons le jardin médiéval et nous reprenons tranquillement le chemin du camping. 





Avec ce beau soleil , notre linge est parfaitement sec, le temps de le plier et de le ranger et nous reprenons notre route en direction de Cozes, un trajet de 24 km jusqu'au camping municipal où nous nous retenons un emplacement. Puis nous nous rendons à Meursac, à 9 km de Cozes, chez Michèle et Gérald où nous passons une très agréable soirée. 

Retour nocturne au camping de Cozes... 


A bientôt pour la suite de notre périple et nos quelques jours en Charente Maritime où il y a tant  et tant à voir !