mercredi 5 juin 2019

Parcours Street-Art à Angoulême. 8 avril 2019

De retour d'une escapade en Charente Martime, nous avons fait une halte à Angoulême, la capitale de la bande dessinée et de l'image. 

Le circuit des murs peints est un incontournable de la ville pour les passionnés de Street-Art, comme pour les amateurs de bande dessinée. 

Près d'une trentaine de fresques ont été réalisées par des peintres muralistes, officiant sous la bannière de la coopérative Cité Création. Ces œuvres, souvent monumentales, sont disséminées aux quatre coins de la ville et reproduisent des dessins de différents auteurs de BD. 

L'histoire des murs peints d'Angoulême remonte à 1992, année au cours de laquelle, Jacq Lang, alors ministre de la culture, lance l'opération "Des Murs en France". 


L'artiste islandais ERRO est alors chargé de réaliser une fresque mettant en scène des personnages de BD célèbres, que nous découvrons Boulevard Jean Moulin, face au collège Pierre Bodet.



Angoulême. Mur "Les héros de la BD". Erro


En 1997, la dynamique des murs peints s'accélère à Angoulême et à l'occasion de la 24ème édition du festival international de la BD, une exposition urbaine intitulée "Sur les traces d'André Juillard" voit le jour. Le parcours qui n'était censé rester en place que deux mois est pérennisé avec le souhait de faire d’Angoulême la capitale mondiale du 9ème art.  

C'est parti pour ce circuit qui nous a fait marcher dans de nombreux quartiers de la ville y compris des quartiers périphériques pas toujours très agréables, mais que ne ferait-on pas pour un parcours Street-Art ! 


Le circuit démarre Boulevard Pasteur, dans la vieille ville, au pied de notre hôtel avec la fresque "La Fille des remparts" d'après un dessin de Max Cabanes. Cette fresque est presque un trompe-l’œil car elle prolonge le rempart de façon très réaliste. 

Max Cabanes, né en 1947, est connu pour sa série fantastique"Dans les villages" et pour ses BD racontant la vie des jeunes des sixties.    

Angoulême. Mur "La fille des remparts". Max Cabanes

Angoulême. Mur "La fille des remparts". Max Cabanes



Après la fille des remparts, je vous présente l'homme des remparts... 

Angoulême. L'homme des remparts




Toujours dans la vieille ville, au coin de la rue de l'Arsenal et de la rue Hergé, voici Natacha et P'tit Bout d'chique, d'après les dessins de François Walthéry, né en 1946, créateur et dessinateur des séries de BD Natacha et Le P'tit bout d'chique. 

Angoulême. "Natacha et P'tit bout d'chique". François Walthéry



Nous empruntons le rue Hergé qui rend hommage à Georges Rémi dit Hergé (1907-1983), le créateur de Tintin. 

Angoulême. Hergé



Nous  admirons la fresque "Le Baron noir" , une série de strips parus dans le journal Le Matin de Paris entre 1976 et 1981, dessinés par Yves Got et scénarisés par Pétillon.                                                                       

Angoulême. "Le Baron noir". Got et Pétillon
          


En poursuivant la rue Hergé, nous découvrons la fresque "Gaston et Prunelle" d'après les dessins de Franquin (1924-1997), auteur des séries Spirou et Fantasio, Gaston, Modeste et Pompon, Les idées noires et le Marsupilami.   

Angoulême. "Gaston et Prunelle". Franquin
     


Nous reprenons le Boulevard Pasteur pour aller admirer la fresque "Titeuf" inspirée par les dessins de Zep, Philippe Chappuis de son vrai nom, né en 1967, auteur suisse de BD dont la plus connue est Titeuf. 

Angoulême. "Titeuf". Zep

Angoulême. "Titeuf". Zep

Angoulême. "Titeuf". Zep

Angoulême. "Titeuf". Zep

Angoulême. "Titeuf". Zep




Nous nous dirigeons vers le square Saint-André pour y découvrir la superbe fresque "Mémoires du XXème siècle" d'après un dessin de Yslaire, de son vrai nom Bernard Hislaire, un scénariste et dessinateur belge né en 1957 et auteur de "Bidouille et Violette", "Sambre", "XXème siècle.com"...  

Angoulême. "Mémoires du XXème siècle". Yslaire

Angoulême. "Mémoires du XXème siècle". Yslaire



Un peu plus loin, rue de Beaulieu, c'est une succession d’œuvres murales sous forme de bande dessinée que nous découvrons : "Réalité. Sortie de secours" . Ce mur peint en trompe-l’œil qui laisse peu à peu apparaître deux personnages sur fond noir est l'oeuvre de Marc-Antoine Mathieu, dessinateur de BD et scénariste français, né en 1957 et auteur de la série "Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves"  

Angoulême. "Réalité, sortie de secours". Marc-Antoine Mathieu 

Angoulême. "Réalité, sortie de secours". Marc-Antoine Mathieu 


Angoulême. "Réalité, sortie de secours". Marc-Antoine Mathieu 

Angoulême. "Réalité, sortie de secours". Marc-Antoine Mathieu

Angoulême. "Réalité, sortie de secours". Marc-Antoine Mathieu 




A l'intersection  de la rue Carnot et de la rue J Rostand,  à l'arrière du théâtre d'Angoulême, nous découvrons une grande fresque de 90 m2 : " Les coulisses du théâtre", une oeuvre à quatre mains signée Dupuy-Berberian, le nom de plume formé par Philippe Dupuy, dessinateur et scénariste français de BD, né en 1960 et Charles Berberian, dessinateur et scénariste de BD français, d'origine arménienne, né en 1959.  Cette fresque ne fait appel qu'à des couleurs sombres, le noir, le gris et le rouge sombre qui rappellent les coulisses et ce qui est dans l'ombre. 

Angoulême. "Les coulisses du théâtre". Dupuy-Berberian

Angoulême. "Les coulisses du théâtre". Dupuy-Berberian



Sur le pignon du 44, rue de Montmoreau, se trouve l'une des plus importantes fresques de la ville. D'abord réalisée en 1983, elle a été retravaillée en 2015. Elle représente un combat galactique mis en scène par Philippe Druillet, dessinateur et scénariste de BD français, né en 1944 et auteur notamment de Lone Sloane.    

Angoulême. "Voyage au travers des images". Philippe Druillet 



Nous arpentons maintenant des rues en dehors du vieil Angoulême, moins agréables et très bruyantes !  Dans la rue Jean Fougerat, nous admirons sur la façade d'un ancien restaurant, des scènes représentant "Les Pieds Nickelés" d'après les dessins de René Pellos (1900-1998). 

Angoulême. "Les Pieds Nickelés". René Pellos 



Nous nous rendons dans la rue des Frères Lumière afin d'y découvrir la grande fresque de 140 m2 : "Avec le Temps" d'après le dessin de François Schuiten, un dessinateur de BD et scénographe belge, né en 1956 et rendu célèbre par sa série de BD fantastiques "Les Cités obscures", réalisée en collaboration avec Benoît Peeters.  

Angoulême. "Avec le Temps". François Schuiten

  

Au 12 bis rue de la Grand Font, une fresque gigantesque de 260 m2, "New-York sur Charente" couvre la totalité du mur d'un immeuble. Cette fresque qui rappelle que le premier nom de New-York fut Nouvelle-Angoulême, est inspirée du troisième tome de la série "Le Bibendum céleste" intitulé "New-York sur Loire" de Nicolas de Crécy, auteur de BD et illustrateur français, né en 1966. 

Angoulême. "New-York sur Charente". Nicolas de Crécy




Nous gagnons ensuite l'Avenue Gambetta et nous découvrons au numéro 153, une grande fresque de 160 m2 intitulée "Un samedi à Malakoff" . La fresque représente une scène de banlieue parisienne, dans les années 60 avec Lucien, le rockeur à la banane, un des héros les plus connus de Franck Margerin, auteur de BD français, né en 1952. 

Angoulême. "Un samedi à Malakoff. Franck Margerin



Toujours dans l'Avenue Gambetta, au numéro 58, nous voici face à Lucky Luke, les Dalton et Jolly Jumper d'après les dessins de Maurice de Bevere dit Morris (1923-2001), auteur de BD belge et créateur de la série populaire "Lucky Luke" , personnage qu'il a dessiné jusqu'à son décès. 

Angoulême. "Lucky Luke, les Dalton et Jolly Jumper". Morris

Angoulême. "Lucky Luke, les Dalton et Jolly Jumper". Morris

Angoulême. "Lucky Luke, les Dalton et Jolly Jumper". Morris

Angoulême. "Lucky Luke, les Dalton et Jolly Jumper". Morris




Nous continuons l'Avenue Gambetta afin d'admirer la grande fresque de 180 m2 "Les sales mioches", oeuvre de l'auteur et dessinateur de BD lyonnais, Olivier Berlion, né en 1969. Il rencontra Eric Corbeyran, scénariste de BD français, né en 1964 au festival de la Bande dessinée d'Angoulême en 1992. S'ensuivit alors une collaboration qui donna naissance aux séries "Le cadet des Soupetard", "Lie de vin" et "Les sales mioches", une série de 8 albums qui relate les aventures d'une bande de gamins des rues, qui survivent dans la ville de  Lyon dans les années 1960, grâce à leur roublardise et à des petits boulots plus ou moins honnêtes.   

Angoulême. "Les sales mioches". Berlion et Corbeyran

Angoulême. "Les sales mioches". Berlion et Corbeyran




Au 24 de l'Avenue Gambetta, sur les 2000 m2 de façade de la tour des Archives départementales, 800 plaques d'inox reproduisent un nouveau dessin du dessinateur de BD et scénographe belge François Schuiten "l'Archiviste"

Angoulême. "L'Archiviste". François Schuiten

Angoulême. "L'Archiviste". François Schuiten

Angoulême. "L'Archiviste". François Schuiten




Nous poursuivons notre chemin toujours plus loin de la vieille ville, dans le quartier de la Grand-Font, afin d'y découvrir, au 24 bis, rue Pierre Sémard,  la fresque   "Le Jardin extraordinaire" de Florence Cestac.  Dans ce quartier où les immeubles portent le nom de fleurs, l'idée du jardin est née, avec l'envie de réaliser une fresque décorative, colorée et gaie. Voici donc l'oeuvre de Florence Cestac, auteure de BD, illustratrice et éditrice française, née en 1949, dont les ouvrages les plus célèbres sont "Harry Mickson", "Les Deblock", "Le Démon de midi" ou "La véritable histoire de Futuropolis". Un jardin exubérant et drôle, peuplé de curieuses petites bêtes aux gros nez... 

Angoulême. "Le Jardin extraordinaire". Florence Cestac 

Angoulême. "Le Jardin extraordinaire". Florence Cestac

Angoulême. "Le Jardin extraordinaire". Florence Cestac

Angoulême. "Le Jardin extraordinaire". Florence Cestac

Angoulême. "Le Jardin extraordinaire". Florence Cestac

Angoulême. "Le Jardin extraordinaire". Florence Cestac

Angoulême. "Le Jardin extraordinaire". Florence Cestac

Angoulême. "Le Jardin extraordinaire". Florence Cestac



En poursuivant jusqu'au Rond-Point de la Madeleine, nous voici transportés à la plage, sous les tropiques avec la fresque "Le Guitariste" réalisée d'après un dessin de Jacques de Loustal, dit Loustal, dessinateur et illustrateur français, né en 1956,  également grand voyageur, peintre et photographe, auteur de plus de 80 ouvrages. 

Angoulême. "Le Guitariste". Loustal

Angoulême. "Le Guitariste". Loustal

Angoulême. "Le Guitariste". Loustal

Angoulême. "Le Guitariste". Loustal

Angoulême. "Le Guitariste". Loustal



En passant devant le parvis de la gare d'Angoulême, nous découvrons un obélisque haut de 5 m 20, érigé en hommage à René Gosciny (1926-1977), scénariste de BD, journaliste, écrivain et humoriste français, créateur d'Astérix, d'Iznogoud et du Petit Nicolas. Sur les quatre faces de l'obélisque, on peut lire les 82 citations les plus populaires extraites des BD de René Goscinny.

Angoulême.  Obélisque en hommage à René Goscinny


Angoulême.  Obélisque en hommage à René Goscinny

Angoulême.  Obélisque en hommage à René Goscinny

Angoulême.  Obélisque en hommage à René Goscinny



Juste un peu plus loin, sur le rond-point de la route de Bordeaux, nous pouvons admirer la monumentale statue de Lucien, le personnage fétiche de Franck Margerin, qui fut offerte à la ville en 1998 par un club d'entrepreneurs passionnés de BD. La statue a hélas été plusieurs fois saccagée et restaurée.   

Angoulême.  Statue de Lucien d'après le dessin de Franck Margerin



Notre circuit nous mène toujours un peu plus loin du centre ville, sur le Boulevard Duroselle  où nous attend une gigantesque fresque de 240 m2 intitulée "Chassez le naturel", d'après un dessin de François Boucq dit Boucq, auteur de BD français, né en 1955. La fresque met en scène l'un des personnages fétiches de François Boucq, "Jérôme Moucherot agent d'assurances fêlé, vêtu d'un étonnant costume léopard qui vit dans un monde étrange, une jungle dont les habitants ressemblent à des animaux. Ce monde déjanté est une critique acide et drôle de notre société" 

Angoulême. "Chassez le naturel". Boucq




Encore beaucoup plus loin, au 109 bis de la rue de Montmoreau, "Boule et Bill" font de la balançoire sur le pignon d'une maison, un mur peint créé par Jean Roba, dessinateur belge (1930-2006) et auteur d'une dizaine d'albums des aventures de Boule et Bill, deux célèbres personnages nés en 1959. Roba s'est inspiré de son propre cocker pour dessiner Bill et de son propre fils pour croquer Boule. 

Angoulême. " Boule et Bill". Roba

Angoulême. " Boule et Bill". Roba



Toujours dans la rue de Montmoreau, au 258, nous découvrons la fresque "Cubitus" d'après le dessin de Luc Dupanloup dit Dupa, un dessinateur belge (1945-2000) et auteur de 39 albums de Cubitus, un chien qui marche sur deux pattes et qui parle. Le personnage a été repris après le décès de Dupa, par Michel Rodrigue et Pierre Aucaigne dans "Les nouvelles aventures de Cubitus"

Angoulême. " Boule et Bill". Roba



Nous partons maintenant de l'autre côté de la Charente où à l'intersection de la rue de Saintes et de la rue Saint-Cybard, un mur entier est dédié à Kirikou, un personnage de fiction créé par Michel Ocelot dans "Kirikou et la sorcière", un enfant minuscule et très rapide, qui vit dans un village africain imaginaire et qui se distingue par sa bonté et sa grande intelligence. Michel Ocelot est un réalisateur français, né en 1943 qui s'est illustré dans le cinéma d'animation et qui est principalement connu pour sa trilogie Kirikou. 

Angoulême. "Kirikou". Michel Ocelot 

Angoulême. "Kirikou". Michel Ocelot 

Angoulême. "Kirikou". Michel Ocelot 




La toute dernière étape de cette balade des Murs Peints nous conduit, toujours sur l'autre rive de la Charente, et sous la pluie, sur le Boulevard Jean XXIII, dans le quartier de la Grande Garenne,  afin d'y découvrir un triptyque réparti sur trois immeubles HLM de 12 mètres de haut et intitulé "Le Défilé", une oeuvre réalisée par Turf, un auteur de BD français, né en 1966 à Marseille, qui comme Nicolas de Crécy, est issu de l'école des Beaux-Arts d'Angoulême. Le triptyque est inspiré de la série de Turf, "La Nef des Fous". Le peuple regarde un défilé royal avant que les rôles ne s'inversent par la magie d'une projection vidéo visible, hélas, seulement la nuit. Près de 100 personnages se retrouvent entre les fresques et la projection. 

La qualité des photos n'est pas parfaite car elles sont prises sous le parapluie !  

Angoulême. "Le Défilé". Turf
   
Angoulême. "Le Défilé". Turf

Angoulême. "Le Défilé". Turf



Et voilà, notre balade des Murs Peints est terminée. Nous n'avons pas pu voir le mur BD projeté la nuit sur le Boulevard Pasteur et nous n'avons hélas pas trouvé la fresque "Blake et Mortimer" d'après E.P Jacobs. 

Notre parcours nous a aussi permis de découvrir de nombreuses autres œuvres murales, des collages, des peintures sur les vitrines, des trompe-l’œil et divers graffitis... qui feront l'objet d'un prochain article.  

Alors à très bientôt.