Une petite goutte de calva va peut-être m'être nécessaire avant d'affronter ce baptême du feu... comme à l'époque où je faisais partie de la petite troupe de théâtre de ma ville ... Alors que j'étais encore au lycée, histoire de me donner du courage....
Je vous présente en avant-première, la fiche que je viens de rédiger pour présenter le film demain soir :
Henri
Film
franco-belge de Yolande Moreau
Film
présenté en clôture de la 45ème quinzaine des réalisateurs.
Cannes 2013.
Avec
Pippo Delbono, Candy Ming, Lio, Jacqkie Berroyer
Henri
est le second long-métrage de Yolande Moreau et le premier qu'elle
écrit et réalise seule. Elle avait co-réalisé avec Gilles Porte
le film « Quand la mer monte », en 2004.
Elle
joue dans ce film le rôle d'Irène, une comédienne qui parcourt le
nord de la France pour présenter son spectacle, l'histoire d'une
« amitié romance » sur fond de paysages du nord chers à
Yolande Moreau, avec son côté convivial, ses bistrots... film qui
lui a valu le césar de la meilleure actrice et le césar du meilleur
premier film à partager avec Gilles Porte.
Yolande
Moreau passe son enfance en Belgique et y reçoit une éducation
traditionnelle catholique avant de devenir une adolescente délurée
rêvant déjà de cinéma.
Pour
réaliser son rêve, elle suit des cours d'expression théâtrale et
commence à jouer dans des spectacles pour enfants.
En
1982, elle écrit un one woman show : « Sale affaire du
sexe et du crime » dans lequel elle interpréte une femme qui
veut provoquer la mort de son amant par des moyens peu catholiques .
Agnès
Varda la remarque au festival d'Avignon et lui offre ses premiers
rôles au cinéma, notamment dans « Ni toit ni loi »
Mais
c'est grâce à l'émission télévisée « Les Deschiens »
que Yolande Moreau se fait vraiment connaître et se voit proposer
des petits rôles, le plus souvent comiques dans des films comme
« Germinal, le Bonheur est dans le Pré, Les trois frères, Le
fabuleux destin d'Amélie Poulain » (où elle joue le rôle de
la concierge).
En
2008, elle interprète brillamment le rôle de Séraphine de Senlis
et obtient un troisième césar.
Elle
poursuit alors sa carrière de comédienne en interprétant des
personnages décalés : Louise Michel, Mammuth, Camille redouble,
pour ne citer de quelques uns de ces films.
Elle
écrit alors avec Gilles Porte le scénario du film « La mer
monte « mais ils se heurtent à de nombreux refus de financements pour venir à bout de leur projet. Il ne suffit pas d'être une comédienne populaire, un
Directeur de la photographie reconnu et de vivre dans un pays qui
dispose d'un des meilleurs réseaux d'aide à l'écriture, à la
réalisation, à la diffusion et à la réalisation pour obtenir les
crédits nécessaires à la réalisation d'un premier film.
Gilles
Porte dit d'ailleurs : Il faut être prétentieux pour faire du
cinéma et se dire qu'on va intéresser des gens avec 12 films qui
sortent tous les mercredis »
Ils
parviennent finalement à monter ce premier film avec un budget d'un
million d'euros (en comparaison, un film de Jeunet coûte environ 46
millions d'euros). Et c'est un succès.
9
ans après « La mer monte », Yolande Moreau réalise
« Henri » son premier film en solo dont elle avait
commencé à écrire l'histoire dés 2003.
L'attirance
de Yolande Moreau pour les personnages décalés et l'épreuve
qu'elle a elle-même traversée avec un cancer en 2010 lui font
mettre en scène deux êtres cabossés, un peu à son image.
Deux
êtres qui n'ont rien d'autre en commun que leur fragilité et leur
solitude et qui vont en s'attachant l'un à l'autre retrouver l'envie
de vivre et se voir pousser des ailes (de papillons ou de
pigeons?).
Yolande
Moreau nous dit « que ce n'est pas un film sur le handicap
mais sur la souffrance, sur un désir d'individualité, d'envol (d'où
la métaphore sur les
oiseaux) ». Lors de son apparition dans une scène du film, elle parle contrairement son habitude, très vite, une manière de montrer que la plus folle des deux n'est peut-être pas Rosette !
oiseaux) ». Lors de son apparition dans une scène du film, elle parle contrairement son habitude, très vite, une manière de montrer que la plus folle des deux n'est peut-être pas Rosette !
En
résumé, Henri est :
« Un
hymne à la vie et à l'espoir, un éloge de la différence toujours
sur fond de paysages du nord.
Un
film de taiseux où la caméra à travers les images remplace les
dialogues.
Un
film du quotidien ordinaire qui explore les fêlures de l'être.
Un
film social, presque un documentaire, mais pas du social sordide, un film qui
joue avec nos préjugés pour créer de l'humanité »
Mais, c'est à vous de vous faire votre propre opinion !
A bientôt pour d'autres films...
A bientôt pour d'autres films...