lundi 2 mars 2015

Visite de Lapalisse (Allier). Dimanche 1er mars 2015

Dimanche triste et pluvieux, ce n'est pas une raison pour rester à se morfondre à la maison ! Alors pourquoi ne pas poursuivre l'exploration de notre région ? 
Nous avions (enfin surtout moi !) depuis longtemps envie de mieux connaître la petite ville de Lapalisse située à environ 25 km de chez nous... Alors c'est parti...

... Lapalisse, cela vous fait penser à quoi ? Aux lapalissades, bien-sûr ou aux vérités de La Palice...  mais aussi peut-être à la mythique Nationale 7... 

Voilà de quoi éveiller notre curiosité  !  Nous sommes impatients de connaître l'histoire et les origines de la ville de Lapalisse... 


La ville de Lapalisse,  située au sud de l'Allier, entre les plaines de la Sologne bourbonnaise et la Montagne bourbonnaise, au cœur de la vallée de la Besbre, témoigne d'un passé prestigieux . La ville était déjà connue au Moyen-âge, comme "nostable passage en bourbonnais". 



Bienvenue à Lapalisse.   


Lapalisse . La Besbre, la ville haute et le château 

Lapalisse.  Carte postale ancienne. La Besbre et le château


Porte de l'Auvergne et du Roannais, frontière entre le pays d'Oc et le pays d'Oïl, la cité de Lapalisse bordait l'antique voie romaine de Paris à Lyon. 


Nous suivons l'ancien tracé de la nationale 7, déviée depuis 2006.  en chanson... avec Charles Trenet, bien entendu... 





 Avant de franchir la Besbre, on longe les anciens faubourgs de la ville, à gauche le faubourg de Paris où se trouvait l'enclos des Augustines,  établi en 1656, et à droite, le faubourg des Places avec l'Hôtellerie de l'Ecu, très réputée jusque dans les années 1960, créée en 1646, qui possédait un garage pour les diligences.  


Lapalisse. Hôtel de l'Ecu



Lapalisse. Hôtel de l'Ecu



Lapalisse. Carte postale ancienne.  Hôtel de l'Ecu

Un peu plus haut, sur la droite, on trouve l'ancienne poste...


Lapalisse. Ancienne poste. 

Des centaines de plaques indiquaient autrefois la direction à suivre sur la route bleue en direction du sud.  Elles ont pratiquement toutes disparu. 
Sur la gauche, une de ces  dernières plaques émaillées de "La route bleue", Paris Côte d'Azur...
 Lapalisse qui se trouve à 335 km de la capitale est en effet une étape historique  sur la "Route bleue" de Paris à la Côte d'Azur. 


Lapalisse.  Plaque émaillée Route bleue. 


Nous franchissons ensuite le pont sur la Besbre. A gauche, se trouvait autrefois l'île Saint Jean. 


Lapalisse.  Photo ancienne.  Ancien bras de la Besbre et Île Saint-Jean. 



Lapalisse.  Vue depuis le pont. Ancienne Île Saint-Jean

Lapalisse.  Vue depuis le pont sur la rive gauche de la Besbre

Et sur la droite du pont, se trouvait autrefois l'ilôt des graviers avec de nombreux jardins. Un pont en pierre relie les deux rives de la Besbre et mène au parc floral créé en 1936 par l'architecte paysager Laurent Faure. 


Lapalisse.  Le pont de pierre qui mène au parc floral. 


Lapalisse.  Le pont de pierre qui mène au parc floral. 


Lapalisse.  Le pont de pierre qui mène au parc floral. 



 Pas très loin du petit pont de pierre, nous découvrons les anciens Bains-Douches inaugurés en 1954 et tenus par Mme Fernande Listière jusqu'en 1987. Il y avait le couloir des femmes et le couloir des hommes, une salle d'attente pour patienter le temps qu'une cabine se libère. 


Stéphane Hug
Stéphane Hug, le rédacteur de Palicia, un blog sur Lapalisse, se souvient que la chaudière et le système  de cuves fonctionnaient dans un vacarme qui faisait souvent vibrer la porte de service. Les petits notables qui ne disposaient pas encore de véritable salle de bains à leur domicile (et oui, les salles de bains dans toutes les maisons, c'est encore fort récent !), prenaient garde de ne pas être vus entrant dans l'établissement afin d'éviter la honte sociale !  
Les Bains-Douches étaient un véritable salon populaire, un lieu de rencontre et de conversation...  

... Le monde a bien changé, de moins en moins de cafés dans nos provinces, et plus de bains-douches... Les lieux de rencontre disparaissent... au profit de l'individualisme et de la solitude... Nous en avons fait les frais en ce dimanche pluvieux... Pas un seul café ouvert...    


Lapalisse.    Bains-Douches

 
Lapalisse.  Vue depuis le pont de pierre qui mène au parc floral. 


 Avant 1936, le parc appartenait au château et ressemblait plutôt à une prairie. Il est divisé en deux parties, un jardin français et un jardin anglais.  Bon pas trop de fleurs en cette saison !  Et pas grand monde dans le parc ! 


Lapalisse.  Le  parc floral. 



Lapalisse.  Le  parc floral. 



Lapalisse.  Le  parc floral. 



Lapalisse.   Maison qui longe le parc floral, en face du château

Mais revenons sur le pont principal, nous arrivons au pied de la ville haute. Sur la droite, il y avait un quartier célèbre pour ses moulins, ses tanneries et pour la halle seigneuriale où se tenait deux fois par semaine un marché très renommé. 


Lapalisse.  Carte postale ancienne. Place de l'industrie et le château. 

Nous pouvons encore voir le moulin de la ville, en très mauvais état que la municipalité prévoit de démolir en partie. 



Lapalisse.  Moulin de la ville. 

 Les maisons sont dominées par le majestueux château . 


Lapalisse.   La ville haute et le château. 


Lapalisse.   La ville haute et le château. 

La route royale empruntait l'actuelle rue du commerce, sur la gauche du pont,  en direction de Droiturier. Les fortes pentes, particulièrement dangereuses l'hiver étaient redoutées des équipages à cheval.   



Lapalisse.  Carte postale ancienne. Rue du Commerce. 


Lapalisse.  Carte postale ancienne. Rue du Commerce. 

Une ancienne maison à colombages du XVème siècle se trouve sur ce tracé, une maison à encorbellement et pans de bois. 


Lapalisse.   La ville haute . Maison à colombages, rue du commerce. 

La plus ancienne mention de Lapalisse se trouve sur un plan de 1162 indiquant "Capella di Palicia", la chapelle de La Palice. La chapelle est accolée au château. Elle abrite les sépultures des Chabannes, propriétaires depuis 1430 du château.  


Lapalisse.  Le  château. 


Jacques II de Chabannes. Seigneur de La Palice




Le plus célèbre d'entre eux est Jacques II (1470-1525),  Seigneur de La Palice, Maréchal et Grand Maître de France qui s'illustra durant les campagnes d'Italie.

Il mourut à la bataille de Pavie en 1525 et ses soldats composèrent en son honneur une complainte dont certains vers furent déformés au XVIIème siècle, donnant naissance aux Vérités de Lapalisse. 

 

En voici le principal: 



Jacques II de Chabannes. Seigneur de La Palice




"Hélas, La Palice est mort, 


Est mort devant Pavie;

Hélas, s'il n'était pas mort,
Il ferait encore envie" 

La lettre "F" ressemblant à la lettre "S ", le vers  fut transformée  en : 


"Il serait encore en vie"


Sont alors nées les Lapalissades ou vérités de La Palice. 


Au XVIIIème siècle, Bernard de La Monnoye reprit l'ensemble de la chanson (51 couplets) sur le modèle suivant: 


"Hélas, La Palice est mort,
 Est mort devant Pavie;
Hélas s'il n'était pas mort, 
Il serait encore en vie...

Un quart d'heure avant sa mort,
Il était encore en vie,
Et le dernier jour de son trépas, 
fut le dernier jour de sa vie...

Il mourut un vendredi, 
Le dernier jour de son âge,
S'il fut mort le samedi, 
Il eût vécu d'avantage... "

Confiseurs et boulangers de la ville proposent un bonbon dont l'emballage reprend les couplets de cette chanson... 


Les vérités de Lapalisse

Le château de La Palice fut fondé au XIIème siècle et a été largement modifié au XVème siècle par la famille De Chabannes qui le possède depuis que Charles de Bourbon le donna à Jacques Ier en 1430. C'est Jacques de Chabannes, 24ème du nom, maire de Lapalisse,  qui dirige parfois la visite qu'hélas nous n'avons pu faire car les visites ne reprennent qu'à Pâques. 


Lapalisse.  Le  château. 

Sur la gauche de la ville haute, on arrivait sur la rue des juifs, puis sur la rue Notre-Dame, au sommet de laquelle se situait la Porte de la Voûte, détruite en 1890. Au-delà se trouvait l'espace seigneurial, le château, les jardins, les communs et une très grande ferme seigneuriale qui deviendra après la révolution le siège de la municipalité.  

Lapalisse.  Le  presbytère et le château. 



Lapalisse.  Entrée du  château. 

 La salle Grenette est une salle de spectacle aménagée dans un ancien entrepôt à grain. 


Lapalisse.  Salle Grenette

Nous arrivons à l'église Saint-Jean-Baptiste, construite en style roman au XIXème siècle. 


Lapalisse.  Eglise Saint-Jean-Baptiste 


Lapalisse.  Eglise Saint-Jean-Baptiste 



Lapalisse.  Eglise Saint-Jean-Baptiste 

Au pied du château, nous pouvons admirer la Place du Puits de l'Image, qui date du XVème siècle et qui a été récemment réhabilitée.  De l'autre côté de la rue, on aperçoit  un bâtiment qui date du XVème siècle, l'hostellerie du Puits de l'Image qui abritait autrefois une auberge. 



Lapalisse.   Place du Puits de l'Image et Hostellerie du Puits de l'Image. 
  
Lapalisse.  Porte de l'Hostellerie du Puits de l'Image.



Lapalisse.  Dans  la ville haute 

Toujours dans la ville haute, Place du 14 juillet, l'hôtel du Bourbonnais est installé dans une belle bâtisse du XIXème siècle. 

Lapalisse.   Hôtel du Bourbonnais dans La ville haute


Nous retraversons la Besbre pour rejoindre la rive gauche et nous nous rendons sur la Place du Général Leclerc qui était anciennement la Place du Marché. 



Lapalisse.   Place du Général Leclerc. 


Lapalisse.    Carte postale ancienne. Marché couvert. 



Lapalisse.  Carte postale ancienne. Rue du Marché. 



Lapalisse.  Carte postale ancienne. Rue du Marché. 




La Nationale 7 a été déviée depuis 2006 et sur la Place du Général Leclerc, une ligne bleue symbolise au sol le passage de la route bleue de Paris à la Côte d'Azur. On y retrouve les principales étapes .

Paris 0 km...












Fontainebleau 66 km... 















Nevers 236 km... 


















Lapalisse 334 km... 















Lyon 465 km... 











           





Montélimar 615 km...    









            




Avignon 698 km...















Cannes 932 km...
















Nice 960 km...

















Menton 996 km. 









Les congés payés sont passés à 3 semaines en 1956, la Nationale 7 fut donc dans les années 50-60, l'itinéraire emprunté par des milliers de vacanciers qui partaient vers le sud de la France...  Lapalisse était alors au début de l'été ... très embouteillée... 

Pour vous remémorer la route mythique et ses encombrements, voici une petite vidéo... des 4 CV (la première voiture de mes parents), des 403 (la principale voiture de mon enfance et de nos vacances), des dauphines (la voiture de mes grand-parents maternels après la moto et le side-car et avant la Ford Taunus), des 4 L (la voiture de mes grands-parents paternels jusqu'à leurs 80 ans, après la 2 CV)... Que de souvenirs... 




Pour célébrer ces embouteillages, la ville reconstitue tous les deux ans les embouteillages de départs en vacances des années 50-60 avec véhicules, tenues et gendarmes d'époque... Encore une raison de revenir à Lapalisse... le 8 octobre 2016... 






Les guerriers de Lapalisse.    


Tout près de la Place du Général Leclerc, nous découvrons les guerriers de Lapalisse, un projet de Bernard Blatter, né en 1950, ferronnier  d'art, serrurier, artisan forgeron et sculpteur, qui fut sélectionné pour réaliser tous les candélabres, torches et reproductions  de fer forgé médiévaux pour le film "Le retour de Martin Guerre". Il n'a pu mettre en oeuvre son projet suite à des problèmes de santé.

C'est Gilles Sollier, un autre sculpteur, forgeron du centre d'Art "L'Art en Marche" qui les réalisa sur ses conseils. 


Les guerriers de Lapalisse.    









Les guerriers de Lapalisse.    

















Les guerriers de Lapalisse.    


En ressortant de la ville, nous remarquons un bien étrange musée, le musée de l'Art en marche, un espace unique, situé dans une ancienne friche industrielle de 2600 m2. Ce musée présente en rotation plus de 350 œuvres de 150 artistes, peintres, sculpteurs, plasticiens hors norme, français et étrangers.  Une visite à prévoir pour un autre dimanche pluvieux... 


Lapalisse.  Musée l'Art en Marche
  

Lapalisse.   Musée l'Art en Marche


Lapalisse.   Musée l'Art en Marche


Lapalisse.   Musée l'Art en Marche

Lapalisse.   Musée l'Art en Marche


Lapalisse.   Musée l'Art en Marche

Notre visite de Lapalisse se termine, il nous a fallu nous rendre sur "L'aire de vérités !" pour y boire un chocolat chaud.., faute de bistrot... Nous reviendrons pour les prochains embouteillages... reste à trouver le véhicule et la tenue appropriés... 


A bientôt pour d'autres histoires auvergnates (ou bourbonnaises...) 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire