samedi 8 juillet 2017

Roumanie du 3 au 7 mars 2017. 2ème partie

Nous revoilà pour la suite de notre court séjour en Roumanie du mois de mars dernier... 

Dimanche 5 mars 2017:  Une bonne nuit de sommeil, un petit déjeuner copieux et nous voilà partis sur la route des citadelles saxonnes en direction de Sighisoara. Nous bénéficions d'un temps tout à fait exceptionnel pour la saison qui est pourtant encore celle des sports d'hiver dans les Carpates. 

Dans cette partie de la Transylvanie on peut découvrir une centaine de ces citadelles, c'est à dire des villages aux églises entourées de fortifications. A partir du XIIème siècle, des allemands venus de Lorraine, de Rhénanie, du Luxembourg et de Souabe vinrent, à la demande des rois de Hongrie, s'implanter dans cette région de Transylvanie afin de contrarier les raids des Turcs et des Tatars. Dans le même temps ces populations fuyaient également la famine qui régnait un peu partout en Europe et importaient leur savoir-faire. 

Notre première étape est la forteresse de Rupea connue comme étant l'un des plus vieux lieux habités en Roumanie. 

Roumanie. La forteresse de Rupea




Les premières traces de présence humaine sur le site datent de -5500 avant JC mais ce n'est qu'à partir du XIVème siècle que la forteresse fut édifiée. 

Roumanie. La forteresse de Rupea


Le nom actuel de la petite ville de Rupea vient du latin "Rupes" qui signifie "roche". C'était le nom du camp romain  qui occupait l'emplacement de la citadelle médiévale actuelle.  Le camp romain avait  quant à lui été construit sur une forteresse plus ancienne nommée "Rumidava".

Roumanie. Vue sur la ville de Rupea depuis la forteresse


 La forteresse, qui comportait quatre murs d'enceinte et plusieurs tours et bastions,  permettait aux habitants du village et des hameaux voisins de se réfugier lorsque les envahisseurs venaient piller les villages de Transylvanie.

Roumanie. La forteresse de Rupea


A partir du XVème siècle, l'économie se développa dans la forteresse qui devint un important pôle commercial et artisanal en Transylvanie méridionale.

Roumanie. La forteresse de Rupea. La Scouts Tower


Roumanie. La forteresse de Rupea. La chapelle.


La forteresse résista difficilement aux effets du temps. Le pouvoir communiste souhaita la détruire pour récupérer le basalte. Les habitants résistèrent et la forteresse resta en ruine jusqu'aux années 2010. Une restauration fut alors entreprise et le site est ouvert aujourd'hui à la visite.

Roumanie. La forteresse de Rupea


Roumanie. Vue sur la ville de Rupea depuis la forteresse


Roumanie. La forteresse de Rupea


Roumanie. Vue sur la ville de Rupea depuis la forteresse


Roumanie. La forteresse de Rupea


Roumanie. La forteresse de Rupea


Roumanie. Vue sur la campagne et les montagnes depuis la forteresse


Roumanie. La forteresse de Rupea


Roumanie. La forteresse de Rupea


Avant de quitter le site, nous admirons l'ancienne porte métallique de la citadelle qui date de 1621.


Roumanie. L'ancienne porte métallique de la forteresse de Rupea


Nous reprenons la route de Sighisoara et nous repérons la petite route qui mène au petit village de Viscri, un village qu'il faut vraiment mériter car il nous faut emprunter sur une dizaine de kilomètres une petite route en très mauvais état... 

Sur cette petite route, c'est déjà le dépaysement total, nous avons l'impression de pénétrer dans un autre monde, à une autre époque que la nôtre ! 
Des charrettes sillonnent la route...


Roumanie. sur la route de Viscri



Au loin, nous apercevons de modestes  maisons colorées recouvertes de tôle ondulée...  


Roumanie. sur la route de Viscri



Roumanie. sur la route de Viscri


... Mais qui semblent  toutes fraichement repeintes...
 
Roumanie. sur la route de Viscri



Roumanie. sur la route de Viscri



Roumanie. sur la route de Viscri



...Nous rencontrons des enfants fiers de se faire photographier... 


Roumanie. sur la route de Viscri



Notre effort est largement récompensé en arrivant dans le village de Viscri. Nous y découvrons le long d'une grande rue de très jolies maisons qui datent de l'époque des communautés saxonnes... Des maisons toutes pimpantes dont l'année de construction ou de rénovation ainsi que le nom du premier propriétaire sont inscrits sur le fronton.  


Roumanie. Viscri



Chaque maison possède un grand portail qui permettait probablement de rentrer charrette et récolte...


Roumanie. Viscri



Roumanie. Viscri

 
Avant l'arrivée des saxons, dans la seconde moitié du XIIème siècle, le site était occupé par des Sicules, peuple magyar qui gardait les frontières orientales du royaume de Hongrie.

Roumanie. Viscri


Roumanie. Viscri


En 1930, le village comptait 787 habitants dont 562 étaient d'origine allemande ou luxembourgeoise. Le village connut ensuite un exode massif qui commença dés la fin de la seconde guerre mondiale car beaucoup de saxons suspectés de complaisance avec l'Allemagne nazie furent déportés ou exécutés. Cet exode se poursuivit dans les années 1990 après la révolution de 1989.

Roumanie. Viscri



Les saxons furent remplacés notamment par des tziganes.

Roumanie. Viscri


Le village parvint à survivre en attirant l'attention de plusieurs fondations et sponsors roumains et étrangers. L'une de ces fondations appartient au Prince Charles qui a lui-même acheté une maison à Viscri... Nous ne l'avons toutefois pas rencontré.

Roumanie. Viscri


Viscri figure au patrimoine culturel de l'UNESCO depuis 1999. 

Roumanie. Viscri


Les femmes de Viscri réalisent des chapeaux, des chaussons d'hiver et toutes sortes d'accessoires à base de feutrine et de laine.                         

Roumanie. Viscri

Roumanie. Viscri

Roumanie. Viscri

Roumanie. Viscri

Roumanie. Viscri

Roumanie. Viscri


Les Sicules avaient bâti à l'emplacement actuel de la citadelle de Viscri une petite église blanche , Alba Ecclesia.  Les colons baptisèrent ce lieu Weisskirch et y construisirent en plusieurs étapes une citadelle, une construction de style roman comportant deux murs d'enceinte ainsi que plusieurs tours et bastions.

Roumanie. Eglise-Citadelle de Viscri


Un petit musée permet de comprendre le mode de fonctionnement des communautés saxonnes qui étaient très organisées.

Roumanie. Viscri. Musée de la Citadelle


Roumanie. Viscri. Musée de la Citadelle



Dans les communautés saxonnes, le voisinage avait le rôle d'une association d'aide mutuelle. elle était fondée par les familles qui habitaient la même rue. A Viscri, il y avait quatre voisinages qui prenaient chacun le nom de la rue. 
Le chef du voisinage était un homme marié, élu pour 2 ans et qui portait le rang de "nachbarshaftsvater" ou "père du voisinage". 
Il avait la responsabilité de veiller sur l'organisation des travaux que devaient effectuer les membres du voisinage comme l'approvisionnement du prêtre en bois, les travaux volontaires à l'église et au cimetière... Chaque voisinage avait un "coffre du voisinage" où tous les documents écrits étaient gardés, comme le registre des membres et celui des travaux effectués dans le cadre du voisinage.

Roumanie. Viscri. Musée de la Citadelle. Coffre du voisinage


Les signes du voisinage avaient pour but de transmettre une nouvelle au voisin suivant. Chaque voisinage avait trois signes en bois, le plus souvent en forme de cœur. Le premier était le signe de la Réconciliation, le second s'utilisait pour annoncer un enterrement et le troisième se transmettait de voisin en voisin lorsque le jour de la Réconciliation était arrivé. Ce jour avait lieu chaque année le mardi qui précédait le mercredi des Cendres. Cette Réconciliation réunissait tous les membres du voisinage à l'heure de midi. Le père du voisinage lisait à haute voix le rapport de l'année précédente, listait les amendes à payer pour absences aux travaux de voisinage ou aux enterrements, discutait de la planification des travaux pour l'année suivante... 
Par superstition, le signe qui annonçait un enterrement n'était jamais emporté dans la cour d'un voisin car celui-ci pouvait apporter la mort dans le foyer. Le voisin frappait sur le mur pour que quelqu'un sorte de la maison afin de lui communiquer la nouvelle. Ce voisin procédait ensuite de même avec le voisin suivant.

Roumanie. Viscri. Musée de la Citadelle.  Les signes du voisinage

Roumanie. Viscri. Musée de la Citadelle
 
Roumanie. Viscri. Musée de la Citadelle


Roumanie. Viscri. La Citadelle

Roumanie. Viscri.  Vue sur le village depuis la Citadelle
 
Roumanie. Viscri. La Citadelle

 
Roumanie. Viscri. La Citadelle


Roumanie. Viscri. La Citadelle


Les greniers permettaient de stocker les réserves de nourriture.  

Roumanie. Viscri. La Citadelle
 
Roumanie. Viscri. L'église fortifiée

Roumanie. Viscri. L'église fortifiée

Roumanie. Viscri. L'église fortifiée

Roumanie. Viscri. L'église fortifiée

Roumanie. Viscri. La Citadelle
 
Roumanie. Viscri. L'enceinte de la Citadelle et le cimetière



Nous redescendons de la Citadelle et nous déambulons dans les rues de ce village saxon aux maisons colorées et pleines de charme. 

Roumanie. Viscri


Roumanie. Viscri. L'artisanat. Les chaussons en feutrine


Roumanie. Viscri. Les maisons colorées

Roumanie. Viscri

Roumanie. Viscri

Roumanie. Viscri

Roumanie. Viscri


Le village de Viscri étant complétement isolé, les habitants doivent vivre en autonomie (culture, élevage, artisanat...), c'est pourquoi nous rencontrons poules, dindons...

Roumanie. Viscri

Vaches... 

Roumanie. Viscri


... Puis moutons sur le chemin du retour...

Roumanie. En quittant Viscri



Après cette belle visite, nous reprenons la route de Sighisoara, la cité féodale la mieux conservée de Transylvanie.

Roumanie. Sighisoara



Sighisoara est un ancien castrum romain qui fut colonisé par les saxons vers 1280. La partie la plus ancienne de la ville est située sur un plateau dominé par une colline qui surplombe la rivière.

Roumanie. Sighisoara. Vue depuis la ville haute


Après les invasions mongoles de 1241, des fortifications furent élevées autour de la ville, financées par les corporations d'artisans. L'aristocratie et la bourgeoisie habitent alors la ville haute tandis que des faubourgs, peuplés de paysans et d'artisans, se développent dans la ville basse, elle aussi protégée par des murailles et des portes défensives. 
  
Roumanie. Sighisoara. Vue depuis la ville haute


La tour de l'horloge (Turnul cu Ceas) est  une tour défensive qui fut construite entre les XIIIème et XIVème siècles. C'est la porte d'entrée principale de la ville. Le Conseil Municipal de la cité s'est tenu ici jusqu'en 1456.

Roumanie. Sighisoara. Tour de l'horloge




La tour, haute de 64 mètres, est surmontée d'un toit en tuiles vernissées et d'un flèche qui est l'emblème de Sighisoara.

Roumanie. Sighisoara. Tour de l'horloge

Roumanie. Sighisoara. Tour de l'horloge

Roumanie. Sighisoara. Tour de l'horloge


Vlad II Dracul (Vlad II le Dragon), prince de Valachie, s'établit dans la ville en 1421. 
C'est ici que serait né son fils qui régnera sous le nom de Vlad III l'Empaleur, ou Vlad Tepes,  dont la légende fut pour Bram Stoker, la base du personnage de Dracula.  

Cette maison jaune serait la maison de Vlad Dracul et la maison natale de Vlad Tepes en 1431 (mais les informations trouvées à ce sujet sont contradictoires !). C'est aujourd'hui un restaurant dans lequel nous termineront sans crainte notre soirée !  

Roumanie. Sighisoara. Maison natale de Vlad Dracul (ou Vlad Tepes ? )
 
Roumanie. Sighisoara.Tête sculptée de Vlad Dracul

 
Roumanie. Sighisoara


Roumanie. Sighisoara


Roumanie. Sighisoara


Roumanie. Sighisoara

Roumanie. Sighisoara. La mairie


Roumanie. Sighisoara



La place principale (Plata Cetatii) et les rues avoisinantes constituent un ensemble de maisons d'artisans à deux ou trois étages, aux crépis colorés et aux hautes toitures de tuiles. La petite ville fortifiée a eu pendant plusieurs siècles un rôle stratégique et commercial aux confins de l'Europe centrale.


Roumanie. Sighisoara. La place principale


Roumanie. Sighisoara. La place principale



Roumanie. Sighisoara.La place principale


Roumanie. Sighisoara. Quartier de la Citadelle


Roumanie. Sighisoara. Quartier de la Citadelle

Roumanie. Sighisoara. Quartier de la Citadelle


Roumanie. Sighisoara. Quartier de la Citadelle. Strada Scolii

Roumanie. Sighisoara. Quartier de la Citadelle. Strada Scolii

Roumanie. Sighisoara. Quartier de la Citadelle. Strada Scolii

Roumanie. Sighisoara. Quartier de la Citadelle. Strada Scolii


Nous arrivons devant l'escalier des écoliers (Scara Acoperita), un escalier de 175 marches avec une couverture en bois datant de 1642, permettant d'accéder à l'église de la colline (Biserica din Deal)  

Roumanie. Sighisoara. Escalier des écoliers

Roumanie. Sighisoara. Escalier des écoliers



Depuis le sommet de la colline, nous avons une belle vue sur la ville et sur les montagnes environnantes. 

Roumanie. Sighisoara. Vue depuis le sommet de la colline et de la Citadelle



L'église de la colline (Biserica din Deal) fut construite entre les XIVème et XVème siècles dans le style gothique. 

Roumanie. Sighisoara. Église de la colline
 
Roumanie. Sighisoara. Église de la colline

Roumanie. Sighisoara. La colline

Roumanie. Sighisoara. La colline

Roumanie. Sighisoara. La colline


Au pied de l'église se trouve un cimetière avec des pierres tombales marquées des emblèmes des corporations.

Roumanie. Sighisoara. Cimetière de la Citadelle


Roumanie. Sighisoara. Cimetière de la Citadelle


Roumanie. Sighisoara. La Citadelle


Nous redescendons par les ruelles pavées de la ville haute.

Roumanie. Sighisoara.Quartier de la Citadelle
 
Roumanie. Sighisoara. Porte de la ville fortifiée.


La nuit est presque tombée lorsque nous regagnons la Place principale. 

Roumanie. Sighisoara. La place principale à la tombée de la nuit


Roumanie. Sighisoara. La place principale à la tombée de la nuit



Nous passons devant l'église catholique Saint-Joseph (Biserica Rom Cat), construite en 1896 en l'honneur de Saint-Joseph et rénovée en 1984 après un incendie survenu en 1983.  


Roumanie. Sighisoara. L'église catholique Saint-Joseph


Roumanie. Sighisoara. L'église catholique Saint-Joseph


... Et nous arrivons devant la Tumul Cizmarilor, la tour des cordonniers, située à l’extrémité nord de la muraille de la ville. Son origine remonterait à 1594. Ella fut reconstruite en 1650 avant d'être complétement détruite par un incendie en 1676. Elle fut reconstruite sous son aspect actuel en 1681. Elle abrite aujourd'hui la station de radio locale.

Roumanie. Sighisoara. Tumul Cizmarilor


Devant la tour des cordonniers, est édifié le buste de Petofi Sandor, poète hongrois , né en 1823 et mort en 1849 à Sighisoara.

Roumanie. Sighisoara. Buste de Petofi Sandor


Notre journée et notre soirée se terminent à la Casa Vlad Dracul en compagnie du célèbre Vlad Tepes où nous dégustons quelques spécialités roumaines avant de reprendre notre route vers Brasov.

Roumanie. Sighisoara. Portrait de Vlad Tepes . Casa Vlad Dracul


A très bientôt pour la suite de nos aventures roumaines...

1 commentaire:

  1. Dire que je vais en Roumanie depuis des années et que je n'avais jamais pris le temps de faire ces visites, je me contentais des aller et retour entre l'aéroport et l'usine de ma société à Codléa ; si j'ai un conseil à donner aux gens qui comme moi voyagent beaucoup pour leur travail un peu partout, emmenez votre épouse de temps en temps si vous voulez découvrir le pays, et si vous n'avez pas d'épouse : emmenez la mienne ;-) !

    RépondreSupprimer