mercredi 29 janvier 2014

Cinéma : Henri

Je fais partie du Club Ciné de ma ville , vous vous souvenez, c'est tout nouveau, cela date seulement du  mois d'octobre 2013.  J'ai commencé à tenir occasionnellement la caisse... J'ai participé à quelques réunions ... et j'ai réalisé ma première fiche technique pour le film de Yolande Moreau "Henri" et.... je le présente pour la première fois devant une salle de ...cinéphiles...demain soir.... 
Une petite goutte de calva va peut-être m'être nécessaire avant d'affronter ce baptême du feu... comme à l'époque où je faisais partie de la petite troupe de théâtre de ma ville ... Alors que j'étais encore au lycée, histoire de me donner du courage.... 


Je vous présente en avant-première, la fiche que je viens de rédiger pour présenter le film demain soir : 


Henri

Film franco-belge de Yolande Moreau
Film présenté en clôture de la 45ème quinzaine des réalisateurs. Cannes 2013.
Avec Pippo Delbono, Candy Ming, Lio, Jacqkie Berroyer


Henri est le second long-métrage de Yolande Moreau et le premier qu'elle écrit et réalise seule. Elle avait co-réalisé avec Gilles Porte le film « Quand la mer monte », en 2004.
Elle joue dans ce film le rôle d'Irène, une comédienne qui parcourt le nord de la France pour présenter son spectacle, l'histoire d'une « amitié romance » sur fond de paysages du nord chers à Yolande Moreau, avec son côté convivial, ses bistrots... film qui lui a valu le césar de la meilleure actrice et le césar du meilleur premier film à partager avec Gilles Porte.

Yolande Moreau passe son enfance en Belgique et y reçoit une éducation traditionnelle catholique avant de devenir une adolescente délurée rêvant déjà de cinéma.
Pour réaliser son rêve, elle suit des cours d'expression théâtrale et commence à jouer dans des spectacles pour enfants.

En 1982, elle écrit un one woman show : « Sale affaire du sexe et du crime » dans lequel elle interpréte une femme qui veut provoquer la mort de son amant par des moyens peu catholiques . 
Agnès Varda la remarque au festival d'Avignon et lui offre ses premiers rôles au cinéma, notamment dans « Ni toit ni loi »

Mais c'est grâce à l'émission télévisée « Les Deschiens » que Yolande Moreau se fait vraiment connaître et se voit proposer des petits rôles, le plus souvent comiques dans des films comme « Germinal, le Bonheur est dans le Pré, Les trois frères, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain » (où elle joue le rôle de la concierge).

En 2008, elle interprète brillamment le rôle de Séraphine de Senlis et obtient un troisième césar.

Elle poursuit alors sa carrière de comédienne en interprétant des personnages décalés : Louise Michel, Mammuth, Camille redouble, pour ne  citer de quelques uns de ces films.


Elle écrit alors avec Gilles Porte le scénario du film « La mer monte «  mais ils se heurtent à de nombreux refus de financements pour venir à bout de leur projet. Il ne suffit pas d'être une comédienne populaire, un Directeur de la photographie reconnu et de vivre dans un pays qui dispose d'un des meilleurs réseaux d'aide à l'écriture, à la réalisation, à la diffusion et à la réalisation pour obtenir les crédits nécessaires à la réalisation d'un premier film.



Gilles Porte dit d'ailleurs : Il faut être prétentieux pour faire du cinéma et se dire qu'on va intéresser des gens avec 12 films qui sortent tous les mercredis »

Ils parviennent finalement à monter ce premier film avec un budget d'un million d'euros (en comparaison, un film de Jeunet coûte environ 46 millions d'euros). Et c'est un succès.

9 ans après « La mer monte », Yolande Moreau réalise « Henri » son premier film en solo dont elle avait commencé à écrire l'histoire dés 2003.

L'attirance de Yolande Moreau pour les personnages décalés et l'épreuve qu'elle a elle-même traversée avec un cancer en 2010 lui font mettre en scène deux êtres cabossés, un peu à son image.
Deux êtres qui n'ont rien d'autre en commun que leur fragilité et leur solitude et qui vont en s'attachant l'un à l'autre retrouver l'envie de vivre et se voir pousser des ailes (de papillons ou de pigeons?).



Yolande Moreau nous dit «  que ce n'est pas un film sur le handicap mais sur la souffrance, sur un désir d'individualité, d'envol (d'où la métaphore sur les
oiseaux) ». Lors de son apparition dans une scène du film, elle parle contrairement son habitude, très vite, une manière de montrer que la plus folle des deux n'est peut-être pas Rosette !

En résumé, Henri est :

« Un hymne à la vie et à l'espoir, un éloge de la différence toujours sur fond de paysages du nord.

Un film de taiseux où la caméra à travers les images remplace les dialogues.

Un film du quotidien ordinaire qui explore les fêlures de l'être.

Un film social, presque un documentaire, mais pas du social sordide, un film qui joue avec nos préjugés pour créer de l'humanité »

Mais, c'est à vous de vous faire votre propre opinion ! 

A bientôt pour d'autres films... 




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